Les violations de la loi britannique sur l'avortement mobilisent les médias, suggérant que certains médecins dans les cliniques britanniques pratiquent les IVG selon le sexe du fœtus. C'est le Daily Telegraph qui a mené l'enquête, et filmé 3 médecins proposant l'IVG à des mères non satisfaites par le sexe de leur enfant.
Chaque année, Néanmoins, 200.000 avortements ont lieu au Royaume-Uni et le National Institute of Health rappelle qu'une femme sur 3 aura subi une IVG avant l'âge de 45 ans. 95% des IVG sont conformes à la Loi. La loi de 1967 régit l'avortement en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse : Une interruption de grossesse est légalement justifiée avant 24 semaines en cas d'accord de 2 médecins de bonne foi (IMG) et si la poursuite de la grossesse représente un risque pour la vie de la mère, sa santé physique ou mentale, plus important que l'interruption, ou un risque pour la santé physique ou mentale des enfants déjà nés ou un risque d'incapacité physique ou mentale grave pour l'enfant à naître. En 1990 cependant, la Loi a été aménagée avec la réduction sélective de grossesses multiples.
L'enquête du Daily Mail a suivi 4 femmes enceintes d'origines ethniques différentes dans 9 cliniques de différentes parties du Royaume-Uni. Dans 3 cas, les médecins ont proposé l'avortement en raison du sexe du fœtus non-conforme aux souhaits de la mère. Or, le critère du sexe du fœtus seul, sans une raison médicale pour le soutenir, n'est évidemment pas considéré comme remplissant les critères médicaux requis par la loi. Le seul cas où ce critère pourrait être retenu serait un cas de prédisposition génétique grave, liée au sexe ou si la question du genre était démontrée comme à risque de trouble mental pour la mère, un cas tout de même extrêmement particulier.
A la suite de ces révélations, le Ministère de la Santé britannique s'est rapproché des forces de l'ordre, a mandaté le General Medical Council (équivalent de l'ordre des médecins) pour enquêter sur les pratiques des cliniciens incriminés et a demandé au NHS d'inspecter les cliniques nommées de toute urgence
Déjà 2 des 3 médecins incriminés sont suspendus. La vidéo (ci-contre) publiée par le Daily Mail montre un médecin qui accepte de falsifier les documents d'IVG pour une femme voulant mettre fin à sa grossesse parce que son bébé est une fille.
Sources:Daily Telegraph, February 23 2012Abortion investigation: Doctor admits procedure tantamount to 'female infanticide', NHS “Illegal abortions for wrong sex babies”