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Un an est passé et alors?

Par Citoyenhmida

Il y a déjà un an et quelques jours, ce qui allait  prendre le nom de “Mouvement du 20 février” naissait dans les rues de plusieurs villes du Maroc!

Il y a un an et quelques jours, un vent de fraicheur politique avait  commencé à souffler sur le pays!

Il y a un an et quelques jours beaucoup de jeunes privés de paroles s’exprimaient ouvertement, dans le calme et la dignité pour dénoncer la corruption, le népotisme, le clientélisme et le manque de démocratie véritable!

Beau programme! Très beau programme!

Face à ce qui se tramait sous d’autres cieux arabes, face à se qui se préparait dans d’autres contrées, les revendications du 20 février semblaient au départ légitimes, nobles, raisonnables et réalisables.

Un mois après sa naissance le mouvement atteignait déjà une espèce de maturité : j’en avais témoigné à l’époque.

Dans moins d’un an et quelques jours, cette maturité du 20 février semble bien lointaine!

Il faut dire que les instigateurs de ce mouvement ont fait très vite  preuve au fil de semaines et des mois de beaucoup de naïveté, d’un manque flagrant de vison politique, d’une absence caractérisée de projets sociétal ou politique et surtout d’une carence  absolue de volonté de participer à la vie politique du pays.

Déjà trois mois après sa naissance, je regrettais pour ma part  que ce mouvement avait le dessein de faire descendre l’action politique dans la rue, avec tous les risques que cela pouvait entrainer pour la stabilité du pays!

Au fur et à mesure des dimanches, les actions du 20 février se succédaient et se ressemblaient  : parfois impressionnantes quand les adlistes étaient de la partie, le plus souvent symboliques quand ces mêmes adlistes s’en désolidarisaient!

Les événements se clarifiaient donc, semaine après semaine: le mouvement basculaient irrémédiablement vers ce que tout le monde redoutait. Les slogans se faisaient plus précis, plus ciblés, plus politisés, plus agressifs et surtout en contradiction totale avec le consensus national avec les constantes du Maroc!

Ce n’était pas du tout ce que les dizaines de milliers de marocains et de marocaines avaient envisagé quand ils ont battu le pavé sous la pluie  le dimanche 20 février 2011 ni ceux encore plus nombreux qui ont défilé pacifiquementle dimanche 20 mars 2012.

Un an après ces deux dates, que reste-t-il du mouvement du 20 février?

D’une part, ce que nous avons vu dimanche dernier: en fait, pas grand chose et c’est bien dommage!

D’autre part, ce que nous lisons sur les réseaux, avec notamment les élucubrations de quelques enragés du clavier dont chacun doit avoir une raison personnelle et particulière d’entretenir la flamme illusoire, entreprise d’autant plus aisée et surtout malhonnête qu’elle est menée de l’étranger.

Cependant, il ne faut pas négliger les événements qui ont suivi ou accompagné le mouvement du 20 février : certains retiendront les émeutes de Taza en oubliant le basculement observé dans le mode de gouvernement du pays!

D’autres  regretteront que certains partis politiques n’aient rien compris à ce qui est arrivé, comme l’USFP qui continue sa politique de l’autruche ou encore le PAM qui continue à ajouter la zizanie quand son but initial déclaré mais vite oublié  était de clarifier et d’assainir le champ politique.

Un an et quelques jours après le 20 février 2011, le Maroc est doté d’une nouvelle constitution, d’un nouveau parlement, d’un nouveau gouvernement, d’une nouvelle vision politique, d’une nouvelle volonté de gouvernance rationnelle.

Mais bien sûr la crise est toujours présente, le chômage aussi! Les indicateurs économiques sont toujours au rouge : balance des paiements déséquilibrée, budget déficitaire, croissance en recul.

La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a : et le Maroc n’a ni pétrole, ni gaz, ni minerai rare et cher, ni terres agricoles spécialement fertiles et climat particulièrement clément et régulier.

Les problèmes endémiques nés de soixante ans de retard ne trouveront pas leurs solutions dans les déclarations d’intentions, ni encore moins dans les manifestations de violence.

L’avenir du pays se joue donc entre cette nouveauté politique ambiante et la réalité profonde : il faudra beaucoup de savoir politique d’un côté et une grande maturité populaire de l’autre.

Il ne faut pas laisser la place aux démagogues et aux populistes.


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