Sarkozy, c’est fini : les signes qui ne trompent pas

Publié le 25 février 2012 par Polluxe

D’aucuns passent leur temps à décortiquer les sondages, comparer les élections, multiplier les projections savantes pour essayer de prévoir au millimètre près le futur vote. Exercices laborieux et chronophages, pétris d’algorithmes et d’incertitudes. Alors qu’il suffit d’observer certains signes avant-coureurs qui ne trompent pas : les rats. Quand les rats quittent le navire, c’est qu’il coule ! C’est pas Costa qui dira le contraire…

Ainsi cet ancien conseiller éducation de Sarkozy (2007-2009) qui se fend d’une tribune dans Le Monde pour clamer : “Après deux ans auprès du président Sarkozy, pourquoi je voterai Hollande”.

Il faut dire qu’il est déçu cet homme, il faut le comprendre. Ancien directeur de cabinet de Xavier Darcos et ancien directeur adjoint de celui de Luc Ferry, l’éducation c’est son rayon. Dans un premier temps, comme les ouvriers d’Arcelor Mittal à Gandrange ou les grossistes de Rungis, il y a cru : “Le technicien que j’étais faisait confiance à l’énergie de cet homme politique hors norme, à son discours républicain, à sa volonté de rupture.” Il était sous le charme. Hélas, cela n’a pas suffit : “J’ai travaillé deux ans dans l’équipe de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. C’était un honneur. Ce furent deux années d’espérances déçues.”

Un amour déçu, c’est toujours triste. En plus, il lui a fallu trois ans pour arriver à en parler. C’est dire l’importance du traumatisme. Dans ces cas là, la blessure est si grande que le problème ne peut pas être traité à chaud, il faut du temps. Tous les psychothérapeutes vous le diront. Il faut arriver à faire le deuil, à prendre du recul. Et c’est ce qu’il a fait pendant trois ans dans les bureaux ternes et froids de la Cour des Comptes où il avait été nommé conseiller-maître en Conseil des ministres en mai 2009 : “Je m’en suis longtemps voulu de n’avoir pas su me faire entendre du président. Avec le recul, je pense que c’était mission impossible.”

On sent que cela n’a pas été tous les jours facile pour lui : ruminer le passé, culpabiliser… Mais que s’est-il passé au juste pendant ces deux ans à l’Elysée, qui puisse expliquer un tel trauma ?

Entre deux hésitations, avec pudeur, il nous en dit quelques mots : “Car dans le premier cercle des conseillers présidentiels – dont je n’étais pas -, la mêlée des conservateurs, des libéraux et des budgétaires formait un rideau infranchissable.”

En fait, il était conseiller mais n’avait pas accès au maître qui était entouré de requins de la pire espèce. Les “conservateurs” et les “libéraux”, dont les simples militants de droite se méfient déjà comme de la peste, n’étaient rien à coté des “budgétaires” qui étaient à la solde de la “finance internationale” et “voulaient soutirer des dizaines de milliers d’emplois” ! Et là, dans cette jungle, il a dû supporter – dès 2007 et 2008 ! – leurs idées, mauvaises en effet : la lettre de Guy Moquet ou le jumelage avec un enfant juif gazé. Et tout cela sans rien dire, jamais. C’est normal, tout le monde ne peut pas être grande gueule comme cette allumée de Simone Veil

Aujourd’hui, il va mieux. Il entrevoit un espoir de bonheur en la personne de son ancien prof de Sciences Po, François Hollande. Pour lui il a les yeux de Chimène. Pour son équipe aussi. Car Hollande a la meilleure équipe qui soit : “Il a auprès de lui Vincent Peillon, qui connaît bien l’éducation nationale. [...] Je connais les principaux experts qui, autour de Vincent Peillon, forment l’équipe “éducation” du candidat socialiste. Ce sont les mieux informés, les plus intelligents, les plus clairvoyants du moment.” C’est sûr, c’est pas comme Sarkozy qui n’avait que des conservateurs, des libéraux, des “budgétaires”… et lui.

Ce qui est dommage dans tout ça, c’est qu’il ne pourra peut-être pas participer à l’aventure, vu qu’à la Cour des Comptes, on est inamovible…


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