Si les résultats des élections cantonales et municipales sur Strasbourg ne sont pas fameux, l’on sait maintenant lequel des deux MoDem est le plus crédible.
L’ensemble des candidats aux cantonales ont réalisé des scores honorables au vu de la situation (11% pour Jacques Bon, 10% pour Marthe Schwab et Ludmilla Hug-Kalinkova et 8% pour la première candidature d’Arnaud Weber) . Tous sont au-dessus de la liste Cutajar, c’est significatif
Quand on passe son temps sur les marchés, ou autres opérations, à devoir se démarquer de la tête de liste pour le municipales, on ne peut mener une campagne gagnante. J’ai pu voir des gens refuser le tract quand ils ont remarqué le logo MoDem mais l’accepter dès que l’on disait que Jacques Bon avait officiellement demandé le retrait de l’investiture de Chantal Cutajar. Au passage, l’on voit là tout le soutien qu’avait Chantal Cutajar auprès des instances nationales, tous les candidats du MoDem aux cantonales étaient du deuxième MoDem, et malgré ce qu’a fait Jacques Bon, jamais on ne lui a retiré son investiture, il n’y a pas non plus eu la moindre «engueulade » en provenance du national.
Alors que l’on pouvait espérer 12% aux élections municipales, la liste Cutajar se retrouve à 5.7%, devancée par les Verts. Pour ce qui est des deux grands candidats, je ne m’attendais aucunement à un tel écart. Roland Ries avec près de 45% n’a besoin de personne au second tour pour l’emporter. A mon sens il fusionnera avec les Verts pour des questions nationales, mais je le vois mal faire l’erreur de tendre la main à la tête de liste du MoDem. Une femme qui passe son temps à être rejeté par son camp, après avoir été virée par l’UMP, la voilà désavouée par l’électorat centriste (et récemment également dans une élection interne au MoDem qui s’est déroulée après la primaire pour la désignation de la tête de liste). Je pense que le vote Cutajar est un vote anti-tandem, Roland Ries le récupèrera de toutes les manières. L’éventuel futur maire serait stupide de prendre dans son équipe quelqu’un d’aussi ingérable. Je ne vais pas jouer les hypocrites, au vu de la différence entre Ries et Keller et les réserves de voix en présence, je pense que Roland Ries va l’emporter.
La stratégie « d’assèchement » des Verts menée par Chantal Cutajar est un échec, tout ce qu’elle est parvenue à réaliser, c’est assécher le réservoir de voix centristes et ceci de manière dramatique pour les municipales. Une désertification que l’implication des candidats aux cantonales a pu légèrement endiguée. Le « deuxième MoDem » tel qu’il a pu être appelé dans les médias a donné électoralement la preuve de la justesse de ses positions.
Pourtant le vote centriste existe dans la région, quand je vois Roland Brendlé réélu conseiller général au premier tour, Pierre Marmillod arriver en tête sur son canton avec un peu plus de 30%, la liste du MoDem de Haguenau faisant un peu plus de 20% je me dis que le vote centriste est là.
Une chose est sûre, jamais l’UDF (ou le MoDem désormais) n’a fait de scores aussi mauvais sur Strasbourg que sous la houlette de Chantal Cutajar. En quelques mois, nous sommes passés grâce à elle d’un potentiel 12% à 5.7%, soit deux fois moins. C’est un échec sans précédent dont elle porte seule la responsabilité. Une grave erreur de casting a été faite et nous en subissons les conséquences.
C’est là la chance de toute cette affaire, en effet, le problème ne se situe pas tant sur le MoDem, que sur la tête de liste strasbourgeoise. C’est autour d’elle que ce sont cristallisés tous nos problèmes. Ainsi c’est une situation surmontable. Ce ne sera pas tâche aisé, mais avec de la volonté on peut déplacer des montagnes.
Il faudra désormais reconstruire le mouvement. Pour ce faire, il faudra à mon sens éviter les lissages et l’uniformisation. Pour moi les Démocrates et les centristes doivent se retrouver, chacun gardant sa spécificité. La diversité seule est gage de vigueur pour un mouvement. Le MoDem ne pourra avancer que s’il accepte le pluralisme en son sein, il n’y a pas juste les Démocrates d’un côté et les centristes de l’autre, créer une sorte de Courant Démocrates et Centristes seraient une bien meilleure chose que de se jeter l’anathème à la figure entre les nouveaux et les anciens.
Quoiqu’il en soit, s’il y en a qui souhaitent aller de l’avant, dans le Bas-Rhin nous avons un espace manifeste, sur Strasbourg tout est possible sur ce champs de ruine lorsque l’on observe les scores nettement supérieurs de tous les candidats aux cantonales.
En ce qui me concerne, je ne vais pas me laisser abattre par ces résultats, je pense qu’il faut bâtir, Démocrates et Centristes, de concert. Pour ce faire, il faudra se retrouver. S’il en est qui veulent aller en ce sens, je leur suggère de me contacter.