Jusque-là je l’assimilais à un égoïsme destructeur de la société. Le mal ne peut pas faire le bien, contrairement à ce que dit Adam Smith.
Ce qui m’a amené à m’intéresser à la sociologie ; et à découvrir que sa terre natale était l’Allemagne du 19 et du début du 20ème siècle ; et que j’étais proche de la vision de ses intellectuels, qui contrastaient « culture » (dimension sociale dominante) et « civilisation » (individu laissé à ses vices).
Mon travail sur la RSE me fait voir les choses, et la pensée de Hayek, d’une nouvelle façon :
- Pour que l’individu puisse être libre sans être un danger public, il doit être « responsable ». Cette responsabilité a un sens concret : c’est l’éthique, comportement fidèle aux prescriptions de valeurs partagées par l’humanité.
- C’est ce que n’a pas compris Hayek. Confronté à la menace du totalitarisme d’État, il a voulu en revenir à l’individualisme honnête des origines. Il pensait y parvenir par quelques règles explicites. Mais il avait mal lu Max Weber : ce qui a fait le capitalisme digne, c’est le protestantisme, une doctrine sociale, une culture, non l’abjection ramenée au primaire.
Compléments :
- HAYEK (von) Friedrich A., The Road to Serfdom, University of Chicago Press, 1994.
- WEBER, Max, L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, Pocket, 1989.