Pour terminer ce parcours dans les Highlands, trois vidéos qui ne sont pas de moi mais que je trouve particulièrement réussies. Et d’abord, la promenade dans la ville où j’ai habité pendant un an. Elle n’a pas beaucoup changé depuis ce jour de septembre 83 où j’ai quitté le petit train en gare de Wick, chargé comme un baudet.
Il était environ 16h00, sous un ciel tout clair. Personne ne m’attendait. J’ai récupéré à la High School les clés du logement réservées chaque année au french assistant, une maison « on the hill, on the other side of the town ». J’ai péniblement monté la colline pour entrer dans la petite maison déjà glaciale et vide de la Glamis Road. Maison qui me parut immense. Cuisine, salon, cheminée. Etage et trois chambres. Je la surnommai « Bételgeuse ».
J’allais passer à Bételgeuse, pendant toute une année, des heures délicieuses, sans chauffage, sans téléphone, sans ordinateur, mais auprès de joyeux feux de tourbe, en la seule compagnie de mon vieux vélo, des livres de légendes locales, de Mike Oldfield, des groupes écossais que je découvrais... Et puis j’allais y écrire, inlassablement mon premier ouvrage. Celui sur mon fameux voyage aux States (je venais tout juste de rentrer de Montréal)
Ce serait « la Route, la poussière et le sable » dans sa première version, entièrement manuscrite. Celui-là sentirait la tourbe, la solitude et toute l’Ecosse. Il serait mon abri romantique... Je le méditerais point par point entre Girnigoe et Bételgeuse... Il ne sortirait chez Aléas que dix ans plus tard !