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Quel que soit le pouvoir en place, la transparence en politique est un vain mot. Mais puisque «la vérité c’est d’abord ce que l’homme cache», efforçons-nous toujours de contraindre le pouvoir à sa manifestation.
Rappelons pour les plus jeunes d’entre nous la signification du mot russe « Glasnost ». Traduit en français par « transparence », ce mot désignait la politique mise en œuvre en 1985 par M. Gorbatchev, pour sauver le régime de l’URSS alors à l’agonie. Il s’agissait d’instaurer, enfin, « la liberté d’expression et la publicité des informations ».
Le 22 février dernier, le Conseil constitutionnel a maintenu l’obligation de la publicité des parrains des candidats pour l’élection présidentielle. Pour le Conseil : «En instaurant une telle publicité, le législateur a entendu favoriser la transparence de la procédure de présentation des candidats ». Le mot est dit.
Félicitons-nous que soit remis à l’ordre du jour le principe de la « transparence des décisions et des débats politiques »… sans comprendre toutefois que le Conseil constitutionnel la limite aux seuls 500 parrains « désignés par le sort ». Curieuse pratique du bonneteau en politique !
A l’appui de la sentence, nous avons relevé sur le site du Figaro, le commentaire suivant : « Je pense que si un maire accorde sa signature à un candidat, il est logique que ses administrés le sache. Après tout il représente les citoyens de sa commune qui lui ont accordé leur confiance ».
Or, cette transparence ne s’exerce pas toujours dans nos assemblées nationales, malgré le fait que les élus soient nos représentants. Quels ont été leurs choix pour désigner le président de l’Assemblée nationale, celui du Sénat, ou celui d’une commission parlementaire ?
Certes, ces désignations ont lieu à bulletin secret, mais où est alors la transparence, surtout quand parfois le souhait de la loge remplace celui du groupe.
Oui ou non, l’élu doit-il rendre des comptes à ceux pour lesquels il remplit un mandat ?
Ne nous convainc pas plus de la transparence de nos institutions, le sort réservé au rapport Perruchot qui concluait une enquête parlementaire relative au financement des syndicats par les contribuables.
Voilà une commission qui a fonctionné à huis-clos, c’est-à-dire qu’elle a interdit la publicité des auditions, à la différence des commissions d’enquête parlementaire dans d’autres pays (les USA par exemple) où la presse est admise et peut informer les citoyens.
Non seulement, elle a fonctionné à huis-clos, mais les députés, après 6 mois de travail, ont décidé que ce rapport de 400 pages n’existait pas, et le président de l’Assemblée, rappelant que le dit-rapport ne peut être consulté que dans 30 ans, menace ceux qui le divulgueraient de sanctions allant jusqu’à un an de prison.
La transparence est à ce prix.
Ces deux exemples montrent qu’ici ou ailleurs, quel que soit le pouvoir en place, la transparence en politique est un vain mot. Mais puisque « la vérité c’est d’abord ce que l’homme cache », efforçons-nous toujours de contraindre le pouvoir à sa manifestation.
Gabriel Lévy, porte-parole de l’association des contribuables d’Aubagne
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