« Il n’existe pas de témoins aussi terribles ou accusateurs, aussi implacables que la conscience qui habite l’âme de chacun.» Polybe
7 h 37
Le cadavre ouvrit les yeux.A ce moment-là, la peur arriva. La question lui fit mal. Mais le pire était de ne pas connaître la réponse. Qui suis-je?Il ne le saura, et nous avec lui, qu’au bout de ces 460 pages d’enquêtes étonnantes avec la ville de Rome en toile de fond, le Vatican et ses églises, ses musées, ses tableaux de maîtres et son lourd passé si glorieux et si secret. Le mystère l’emporte ici et de loin. Les hommes se cachent et taisent jalousement leur identité car des crimes atroces sont commis dont le ou les meurtriers demeurent insaisissables, ce qui est le b.a. ba de tout thriller. .
Cependant j’ai compris pourquoi cet auteur avait eu autant de succès pour son premier roman: «Le chuchoteur» lorsque les deux personnages principaux qui ne se connaissaient pas au départ, ont démontré leurs dons d’enquêteurs extraordinaires. Marcus, l’amnésique, découvre le mal partout où il se cache rien qu’en analysant les scènes de crime, sur des photos ou en se rendant sur les lieux. Sandra, elle, est une enquêtrice photo pour la police scientifique qui recherche aussi les indices dans les endroits où la mort a saisi les victimes. Son mari est tombé récemment d’un immeuble romain. Elle seule est persuadée que c’est d’un meurtre qu’il s’agit. Elle n’est pas au bout de ses peines et de ses surprises.
La fin surprend suffisamment pour être une vraie réussite. Le seul bémol pour moi est comme souvent le sentiment que l’intrigue traîne un peu au milieu du livre mais l’intérêt est vite relancé.
Une grande partie de l’attrait de ce thriller est venu de la découverte des pénitenciers et de la Pénitencerie apostolique de la curie romaine, toujours d’actualité, le Tribunal des âmes.
La confession est un sacrement bien connu des catholiques qui le pratique régulièrementmais «parfois le péché est si grave qu’un simple prêtre ne peut accorder l’absolution. C’est le cas des péchés mortels, c’est-à-dire graves et accomplis en toute connaissance de cause. …comme l’homicide par exemple. Dans ces cas-là, le prêtre consigne la confession et le transmet à une autorité supérieure : un collège de hauts prélats qui est appelé à Rome pour juger. ..Au début, une fois que le Tribunal des âmes avait émis son avis, les textes des confessions étaient brûlés, mais au bout de quelques années, les pénitenciers décidèrent de créer des archives secrètes. … Et leur œuvre se poursuit de nos jours.C’était une lecture palpitante et intéressante: un très bon thriller. L'Irrégulière le conseille également
Les pénitenciers ont une approche scientifique: ce sont de véritables profilers. Leur expérience a mûri avec les années et grâce aux archives du Vatican qui sont les archives criminelles les plus grandes du monde.»
Sous-titre : Les crimes commencent par des aveux. 460 pages, 2012
Calmann-Lévy, (sortie le 1er mars)
Titre original : Tribunale delle Anime. Traduit de l’italien par Anaïs Bokobza
Donato Carrisi: Né en 1973, Donato Carrisi est l’auteur d’une thèse sur le «monstre de Foligno», un tueur en série italien. Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement, il délaisse la pratique du droit en 1999 pour se tourner vers l’écriture de scénarios. "Le Chuchoteur", son premier roman, vendu à plus de 200 000 exemplaires en Italie, paru en France, est en cours de traduction dans douze pays et a déjà remporté quatre prix littéraire
Nouvelle participation au challenge d'Anne pour l'Italie et au challenge Thriller de Cynthia