Qu'est-ce qu'une pompe à chaleur ? En quoi ce procédé est-il plus écologique et plus économique ? Comment ça marche ? Combien ça coûte ? Quelles aides financières permettent de s'équiper ? Découvrez notre fiche pratique. donnez votre avis 7 7 personnes aiment cet article
Nous consacrons plus de 70% de notre consommation énergétique au chauffage. Comment combiner écologie, économie et chaleur à la maison ? En misant plus généralement sur les énergies renouvelables et par exemple sur la pompe à chaleur (PAC). Avant de se lancer, attention au rendement de ce mode de chauffage électrique et à réaliser en amont un diagnostic de performance énergétique (DPE).
Le sol, l'eau ou l'air sont de formidables réservoirs naturels d'énergie
Il est possible d'exploiter l'énergie contenue dans le sol, l'eau ou même l'air. A un certain niveau, la température y reste en effet constante, et n'est plus soumise aux variations journalières et saisonnières. Le sol à environ 100 m de profondeur ainsi que l'eau (nappes phréatiques, lac, réserve d'eau...) sont particulièrement intéressants car la température oscille entre 10 et 15°C toute l'année. L'air de son côté est une source d'énergie bien plus variable.
Comment fonctionne la PAC ?
Elle récupère la chaleur locale emmagasinée dans le sous-sol (géothermie), l'eau (aqua ou hydrothermie) ou l'air (aérothermie) et la transfère à l'intérieur de l'habitation à l'aide d'un système thermodynamique, qui a l'avantage de ne pas émettre de Co2. Pour fonctionner, elle n'utilise du coup que de l'électricité. Concrètement pour 1 kWh d'électricité consommée, la pompe à chaleur restitue de 2 à 4 kWh (coefficient de performance de référence). Par comparaison, avec un système de chauffage électrique, 1 kWh utilisé donne 1 kWh de chaleur. De ce fait, la PAC rejette jusqu'à 70% de moins qu'une chaudière à énergie fossile. La pompe à chaleur est par contre constituée d'un circuit fermé et étanche dans lequel circule un fluide frigorigène (lequel, il faut le savoir, a un fort potentiel d'effet de serre en cas de fuite).
Trois grands modèles de pompes
Les pompes géothermiques (sur sol) peuvent utiliser un captage vertical, dit en profondeur jusqu'à 100 m (à déclarer en Préfecture), grâce à des sondes. Ce forage est du coup recommandé sur terrain plutôt plat. Elles peuvent aussi utiliser un captage horizontal de 0,6 à 1,2 m, qui nécessite 1,5 fois la superficie de la maison à chauffer pour dérouler un réseau de tubes. La pompe à chaleur s'installe ensuite au choix, dans la cave, la buanderie ou le garage.
Les pompes aérothermiques (sur air) sont à première vue attrayante de part leur simplicité d'installation (elles se posent facilement dans un appartement ou même dans l'ancien), car il n'y a pas de circuit de captage. Mais plusieurs problèmes sont à prendre en compte : le faible taux calorifique de l'air, du coup ces pompes utilisent en parallèle des ventilateurs (bruyants), et un rendement se dégradant à l'approche de 0°C, si bien qu'il convient de réserver ce genre de pompes aux climats doux.
Les pompes hydrothermiques ou aquathermiques (dans l'eau) tirent leur énergie des nappes phréatiques, d'un lac, d'une réserve d'eau... A noter que la réglementation permettant leur exploitation est assez restrictive.
Une fois le type de pompe choisi, la chaleur peut être délivrée soit par un plancher chauffant, soit par un réseau de radiateurs ou soit par ventilation (avec une fonction réversible pour la climatisation en été).
La question déterminante du rendement
La performance d'une pompe à chaleur s'exprime par son coefficient de performance (COP) indiqué sur chaque appareil (valeur théorique mesurée en laboratoire). C'est le rapport entre l'énergie thermique délivrée et l'énergie électrique utilisée. L'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) conseille de choisir un appareil présentant un COP au moins de 3,5 kWh, ce qui signifie que la quantité de chaleur produite est 3,5 fois supérieure à l'énergie électrique consommée pour la produire. Car le COP " réel " dépend des températures extérieure et intérieure, de l'adaptation à la région et au terrain (pour le choix entre air ou terre), au logement (neuf ou ancien, taille) et à la consommation énergétique des résidents. En clair, la pompe à chaleur est un procédé intéressant qui ne convient pas à toutes les situations. Pour du neuf, une surface de 200 m2 et des consommations supérieures à 1000€, l'utilisation d'une pompe à chaleur sera considérée comme optimisée.
Combien ça coûte ?
L'installation d'une pompe à chaleur performante est un investissement conséquent, qui commence avant l'achat, par la réalisation d'un bilan thermique de votre habitation, effectué par un professionnel. Il faut compter ensuite les frais d'installation de la PAC en plus du prix d'acquisition. En fonction de la surface à chauffer, comptez entre 7000 et 10 000€ pour une PAC sur sol, entre 8000 et 13 000€ pour une PAC dans l'eau et 6000 et 9 000€ pour une PAC sur air.
Pour la maintenance, ajoutez 100 à 150 €/an. Le retour sur cet investissement se retrouve au niveau de vos consommations de chauffage : votre facture énergie est divisée par plus de 2.
Un panel d'aides
Pour connaître les aides financières (disponibles par régions et départements) pour s'équiper, il suffit de se rendre sur le site du Syndicat des énergies renouvelables : www.enr.fr. Ou de se renseigner directement auprès des centres Info Energie de votre région (http://www2.ademe.fr), d'EDF qui propose des financements (http://bleuciel.edf.com) et l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (http://www.anah.fr/).
Sans oublier que l'Etat offre un crédit d'impôt sur ce type d'installation, la mention " éligible au crédit d'impôt " figure sur les PAC concernées : taux de 25 à 40% hors système de diffusion. Un taux de TVA à 5,5% s'applique par ailleurs sur le matériel vendu par une entreprise et la maind'oeuvre.
L'éco-prêt à taux zéro complète ce crédit d'impôt " développement durable ", il s'agit d'un prêt écologique destiné aux travaux d'économie d'énergie dans le bâtiment. Se renseigner sur http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-eco-pret-a-taux-zero en-13.html
Se référer aux labels de qualité
Une pompe à chaleur est un équipement sophistiqué qui doit être bien pensé et bien installé. C'est-à-dire bien dimensionnée par rapport aux surfaces à chauffer et à vos attentes en matière de confort.
Voici quelques indicateurs pour éviter tout impair et garantir la performance du système choisi : la démarche QualiPAC (soutenue par l'Ademe et EDF) qui fédère les installateurs spécialistes et ayant adhérents à une charte qualité (voir le site de l'Association française pour les pompes chaleur sur www.afpac.org) et la marque NFPAC, délivrée par l'AFAQ-AFNOR Certification, qui permet de vérifier la conformité du matériel aux différentes normes en vigueur (Réglementation Thermique 2012). Se reporter à Certita (www.certita.fr) pour connaître les pompes à chaleur certifiés : au 10 février 2012, elles sont 1697 (dans 293 gammes et pour 67 marques). De nouvelles appellations concernant le forage existent désormais : citons la démarche QualiForage qui encadre les pompes géothermiques verticales et la garantie AQUAPAC pour les pompes aquathermiques.
Pour en savoir plus : http://www.guide-de-la-pompe-a-chaleur.com
Maud Veisseire