Chocs sociaux, mondialisation, produits dangereux, comptes d’entreprises bidons, menteries et cachotteries. Pendant ce temps « on » nous parle d’éthique, on nous fait des promesses qui n’engagent que ceux et celles qui les écoutent. Bref, de dégringolade en déconfiture, y-a-t-il encore de l’essence, de l’esprit, de la créativité au milieu de tout cela ? Mais où se trouve donc le processus créatif ? Celui qui apporte de la plus value, de la marge, des marchés, de l’image, de la notoriété… mais aussi de la reconnaissance, de la santé pour les individus et les organisations ? Vous avez envie de créer, vous, au milieu de tous ces imbroglios ? Je rentre chez moi, je me mets sous la couette, j’espère que demain j’aurai encore mon boulot, que startrek passera toujours à télé et que ma pizza sera toujours au fromage ! Simpliste ? Quelles organisations offrent à leurs collaborateurs la possibilité de participer, de créer, de développer des convictions, de la cohérence, mais aussi de la performance pérenne ? Et pourtant !
Le processus créatif essentiel à la réussite de chacun et de tous est facile à mettre en œuvre. Qu’est ce que la créativité ? Quoiqu’en disent certains financiers, c’est une action terriblement concrète, une œuvre de Picasso, de Mozart, une méthode, un produit… quoi de plus évident comme acte créatif ? C’est l’alliance des compétences techniques et de l’imaginaire, du savoir et de l’intuition… ou tout simplement de la logique avec l’esthétique. Les capacités du cerveau sont infinies et même exponentielles. Lorsque Steve Job créé APPLE son intuition et son savoir le guide vers un succès… mais le manque de rigueur administrative et financières mettent l’entreprise en péril. Lorsque John Sculey reprend la direction, sa logique et son sens de l’organisation vont permettre de sauver momentanément APPLE.
Mais les problèmes reviennent… Nous retrouvons là les deux expressions majeures des hémisphères gauches et droits de notre cerveau et nous voyons bien que l’alliance des deux est une source de réussites financières… d’ailleurs après maints essais, Steve Jobs revient et réinsuffle de la créativité… nous connaissons la suite. Qu’en est-il de marques comme Chanel, Dior ? Les entreprises citées sont nées sur la personnalité de leurs patrons, sur la créativité, l’expérience technique d’un métier, sur le charisme. Ces hommes et ces femmes ont été porteurs d’une culture, d’une ambiance, d’une image, d’une notoriété. Les entreprises ont suivi, elles sont parfois centenaires et continuent à rapporter des millions de dollars. Mais il en va de même dans l’industrie. Quand les Européens lancent AIRBUS, qui y croyaient ? Mais aussi Sony, Honda, et bien d’autres après des échecs, ont compris ce fameux processus créatif, cette nécessité de manager la cohérence entre la culture, la communication, le management et le marché.
Les créateurs et les financiers sont-ils condamnés à vivre comme un couple maudit ? Les financiers pensent souvent que la seule gestion suffit. Pour autant il n’y a pas de finance s’il n’y a pas de flux… Il n’y a pas de flux s’il n’y a pas d’argent en circulation… il n’y a pas d’argent en circulation s’il n’y a pas de produits ou services vendables…. Et il n’y a pas de produits ou services vendables qui ne furent créés un jour… Nous en revenons donc à la source, la créativité est à l’origine des flux financiers… l’adéquation est donc simple, un grand financier c’est bel et bien quelqu’un qui sait faire pousser les idées et qui sait les exploiter.
L’exercice n’est pas simple, peut-on être en même temps créatif et financier… Mais non ! acceptons nos différences comme des richesses complémentaires… que le créatif embauche un financier en faisant appel à un « messager » un intermédiaire chargé de garantir la bonne entente du couple… Que le financier accepte les créatifs comme un investissement à défaut d’un coût ! Mais ici c’est encore plus simple… les entreprises sont pleines de collaborateurs créatifs et performants. Il suffit alors d’investir de façon stratégique dans les ressources humaines… et la performance se multiplie.
Qu’est-ce qu’un acte créatif ? Dans l’entreprise, cela peut-être simplement un changement de bureau, faire attention aux autres, changer de lieu de réunion, demander l’avis de certains, avoir des gestes différents, re-qualifier la relation client, embaucher des moutons à 5 pattes, rechercher le talent avant le diplôme. Oser autrement mais simplement, privilégier les actions faciles et peu chères. Pas de grands chantiers, pas de mégalomanie hystérique… faire simple, jouer sur des détails, gérer l’évolution du contexte de l’entreprise, des mentalités. Peut-être introduire de l’humour quand il y a trop de rigueur, éventuellement mettre de l’émotion dans les chiffres, appeler à la joie dans les succès, expliquer ses victoires et les reproduire, accepter ses échecs et oser en faire une histoire drôle, néanmoins sanctionner mais avec le sourire…et récompenser avec vigueur. Tout cela vous semble fou ? Non c’est simplement humain et la matière grise qui transforme la vie en rose est avant tout humaine. La créativité végète à tous les étages de l’entreprise privée et publique.
L’être humain est un formidable creuset de créativité. La créativité est la force, la réussite, la dynamique d’une organisation. Le processus créatif est même utilisé en médecine dans certaines pathologies. Face aux transformations actuelles, aux secousses médiatiques, la créativité intelligente, concrète, pragmatique est le ciment d’une nouvelle expansion. Alors restez simples, soyez créatifs
Didier Reinach – 514 349 9685 – www.reinach.net
Article paru le 05 sept. 2002