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La fable de l’âme et de l’ego

Publié le 21 décembre 2009 par Reinach
La fable de l’âme et de l’ego

La fable de l’âme et de l’ego

Une âme en sa grandeur avait choisit la vie

Une âme en sa splendeur avait croisé l’amour.

Elle vibrait nuit et jour, respirait souffle court

Se débattant tant et bien dans un corps de paraître,

Suffoquant en silence, noyée d’incohérence,

Du plus profond d’elle-même elle voulait enfin être.

Mais l’ego tout puissant la forçait au silence.

Un ego tout brillant, dominant, prétentieux

Avait pris le pouvoir dans un désert illusoire.

Habillé de mots, de leurres et de promesses,

Maquillé d’apparences, se nourrissant des autres,

Séduisant et malin, manipulateur à dessein,

Construit de fausses croyances et de désespérances,

Se prenant pour un autre et soumis au miroir,

L’ego se fortifiait pour garder son pouvoir.

Il s’était fait tyran, voleur de vies, d’amour,

Refusant le partage et préférant l’outrage,

Dédaignant l’être au profit de l’avoir,

Voulant tout contrôler, petit dictateur,

Tricheur, menteur et beau parleur

Il criait : «  liberté ! » pour cacher ses peurs et son vide profond

Donnant parfois le change à quelques pauvres cons.

Il croyait tout savoir et pouvoir repousser

Chaque jour, sans cesse, sa triste vérité.

Il se savait condamné car vide de toute âme

Il n’était qu’un menteur assis sur son propre drame.

Un soir n’en pouvant plus, l’âme se tourna vers lui et lui dit :
Je m’incline devant toi ego,

Devant ta victoire,

Toi l’ego qui m’a fuit et m’a parfois blessé,

Comme s’il fallait me vaincre ou me désabuser.

Toi l’ego qui a tant peur d’être abaissé,

Toi pour qui le pardon est un manque de raison.
Toi qui essaye de me faire croire,
En me racontant des histoires.

Oui je m’incline bien humblement,

Et je te dis bravo,

Bravo l’ego tu as gagné la bataille,

La bataille de l’amour !
La bataille de la vie!

Bravo l’ego toi qui a peur des profondeurs de l’amour,

Toi qui refuse toute philosophie ou spiritualité.

Bravo l’ego !

Reste donc en surface,

Moi je reste à ma place.

Je te laisse avec tes fausses conquêtes
Et à tes futures défaites,

Comme ce corps qui vieillit et qui va disparaître,

Comme cette vie chimérique et son cerveau limbique,
Ton refus de lâcher prise
Et tes croyances de soumises.

Je te laisse savourer le chemin qui ment.

Je te laisse déguster tout ce qui est parement.
Aussi pardonne moi,
Je te demande pardon de quitter ton chemin,

De choisir d’autres lieux parce que sans vanité,

Moi, l’âme, bien que malheureuse,
J’ai bien d’autres vies à espérer.

Salut l’ego, je préfère te quitter avant de te haïr,

Je préfère t’oublier avant de te maudire.

Mon âme n’est pas à toi, je m’échappe avec elle,

Mon amour, celui que je porte, celui que je vis
Ne sera jamais un combat, ni une liste d’épicerie,
Il donne, il partage, il est liberté.

Et en un dernier souffle l’âme déclama :
Alors toi l’ami, toi là bas ici bas,

Oui toi qui me lit…
Prends soin de toi, prends soin de moi,

Ton corps n’est qu’une enveloppe qui transporte mon message,

Ton corps n’est qu’une image qui peut se déchirer.

Je ne suis qu’une âme dont le bonheur est d’aimer.


Alors toi l’ego, de nos âmes exploite les valeurs,

De nos âmes puise ta profondeur,

Tu sais mieux que moi l’ego

Qu’entre maître et valet il n’y a pas de vainqueurs.

De nos âmes devient le héros.

Didier Reinach


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