Michael Grant est le mari de K.A Applegate, l'auteur de la série Animorphs que je dévorais lorsque j'étais plus jeune. J'étais donc curieuse de découvrir cette saga et ce roman. Gone démarre sur la disparition de tous les adultes de la petite ville de Perdido. A 10h18 toutes les personnes âgées de plus de 15ans s'évaporent littéralement. Un instant elles étaient là, en train d'accomplir leurs tâches quotidiennes, l'instant suivant elles se sont volatilisées. Imaginez-vous, vous êtes en cours, vous pensez peut-être au prochain week-end, ou alors vous écoutez attentivement le professeur et soudain : pouf, il a disparu, la craie est tombée par terre et vous ne comprenez absolument plus rien. Tout cela va à l'encontre de tout ce que vous imaginiez possible.
Si cette situation pourrait sembler être le paradis pour les enfants qui restent, - qui n'a jamais rêvé de pouvoir faire ce qu'il voulait sans adultes pour le contrôler -, elle dégénère très vite et tourne rapidement au cauchemar. Parmi les enfants, des personnalités se dégagent immédiatement, entre ceux qui veulent prendre le contrôle à tout prix, ceux qui essaient de rationaliser, ceux qui tentent de s'occuper des autres et de ceux qui en ont le plus besoin et ceux qui tentent de se faire le plus discret possible pour éviter de se faire remarquer. Ce drame exacerbe les traits des enfants, les terreurs des cours de récréation se transforment en véritables bourreaux, sans adultes pour les canaliser et contrôler leurs actes.
Certains évènements sont un peu prévisibles pour un lecteur adulte mais je pense que les plus jeunes pourront être surpris. Micheal Grant a une plume agréable à lire, il décrit parfaitement l'ambiance, les sentiments des personnages et il trouve les mots justes pour aborder les réactions des adolescents. Par contre, il n'épargne rien à son lecteur, des moments sont assez difficiles et des détails parfois sanguinolents sont au programme, en particulier dans la dernière partie.
En conclusion, Gone est un roman prenant, riche en action et en rebondissements. L'ambiance est assez originale puisqu'ici les enfants se retrouvent livrés à eux-même sans adultes pour les aider et pour mettre un peu d'ordre. On part d'un postulat assez simple mais qui n'est que rarement exploité dans les romans young-adult. Ici, Michael Grant nous offre une intrigue recherchée, complexe et justement dosée entre action et sentiments. La conclusion est assez ouverte et elle laisse présager quelques surprises pour le deuxième tome, dont le titre est d'ailleurs assez évocateur.