Il rappelait, d’abord, que cette instance a pour objet de porter auprès de l’Inspecteur d’Académie (IA) la parole de la communauté éducative (enseignants, parents, élus, associations), dont les représentants sont habituellement réunis, à cette période de l’année, pour débattre des fermetures et ouvertures de classes envisagées par l’Education nationale en Seine-Maritime. La procédure veut que des instances locales de concertation se réunissent en amont, autour des Inspecteurs de circonscription.
Mais, cette année, pour la première fois, ces instances n’ont été ni locales ni de concertation, puisqu’aucune donnée nominative n’a été présentée aux participants, qui n’ont donc pas pu faire valoir leur point de vue. De même, les 12 H de réunions techniques présidées par l’IA en février n’ont pas conduit ce dernier à revoir sa copie, comme les syndicats et fédérations de parents le demandaient.
Ce jeudi, les membres du CDEN ont donc soumis à l’IA une méthode de réunion, qu’il a accepté d’emblée, consistant à nous permettre d’exprimer nos arguments sur les écoles que nous voulions défendre, afin qu’il en tienne compte et qu’au terme d’une suspension de séance il procède à des arbitrages, qui incombe à lui seul, à partir des moyens humains - au demeurant tragiquement réduits - que l’Etat met à sa disposition… et des réalités de terrain que nous lui remontions.
Cette discussion a duré pas moins de 6 H, à l’issue desquelles nous avons eu la terrible surprise de constater que, durant la suspension de séance promise, l’IA ne se retirait pas pour travailler avec ses collaborateurs sur ses arbitrages. Le sens de cette attitude nous est apparu à la reprise des débats, lorsque l’IA a expliqué que ce qui venait d’être dit était intéressant mais qu’il n’en tiendrait pas compte, faute notamment de moyens suffisants, et n’apporterait donc aucune modification au projet de carte scolaire présenté en début de réunion!
Les membres du CDEN n’ont pas accepté ce mépris et ont alors décidé, à la quasi-unanimité, de ne pas quitter la préfecture sans avoir obtenu un arbitrage du Préfet, qui est le supérieur de l’IA et le président en titre de cette instance. Aussitôt prévenue de notre occupation pacifique, la presse a rejoint les lieux pour couvrir l’évènement. Et c’est finalement la directrice de cabinet du Préfet qui s’est présentée, rouvrant la discussion sur un ton et un contenu plus constructifs.
Au terme de ces 3h supplémentaires, les membres du CDEN ont obtenu :
- l’engagement de demander au Ministre de réviser les mesures proposées et d’affecter des moyens supplémentaires à l’éducation, dans un département déjà affecté par de nombreuses difficultés ;
- la nouvelle présentation d’une carte scolaire par l’Inspecteur d’Académie lors d’un CDEN le 21 mars prochain à 17h ;
- l’engagement de l’Inspecteur d’Académie à réorganiser, avant ce prochain CDEN, dans chaque circonscription d’inspection, de nouvelles instances locales de Concertation (ILCERE).
Cette relance du processus est une victoire !
Les élus socialistes présents, parmi lesquels Nicolas Rouly et Dominique Chauvel (Conseillère générale de Fontaine-Le-Dun, Candidate aux élections législatives dans la 10ème circonscription) ni ne surestiment ni ne sous-estiment l’importance cette étape …
Ne pas la surestimer, car elle permet seulement d’éviter le pire ce soir et de rouvrir un espace de dialogue, pour qu’enfin nos arguments soient écoutés avec respect.
Ne pas la sous-estimer non plus, car elle permet une nouvelle mobilisation après les congés et donne ainsi de l’écho à l’exigence que nous portons dans le CDEN : plus de moyens pour la Seine-Maritime et répartis au terme d’arbitrages équitables.
A cette fin, et dans l’intérêt de nos enfants, chacun est invité à se saisir des informations pour les relayer largement !