Un rideau d'arbres

Par Jostein

Titre : Un rideau d'arbres

Photographe : Richard Baron

Texte : Olivier de Solminihac

Editeur : Light Motiv

Date de parution : janvier 2012

Présentation de l'éditeur :

UN RIDEAU D'ARBRES est un dialogue innovant entre littérature et photographie. La matière du livre est créée pendant le temps de la transformation d'une cité minière: Libercourt. Richard Baron, photographe, rencontre les habitants, collecte leurs portraits, leurs attitudes, les images des lieux détruits ou rénovés. Il organise son reportage en séries. Olivier de Solminihac, écrivain, le  rejoint sans  se déplacer. Chez lui, il reçoit les images de Richard comme les cailloux d'un sentier à suivre. Olivier, sans venir à Libercourt, invente à chaque fois une fiction, une nouvelle littéraire.

Mon avis :

Voulez-vous traverser ce rideau d'arbres pour découvrir le dernier album paru chez Light Motiv? Vous y découvrirez de superbes photos réalisées par Richard Baron lors d'un reportage â la cité 1940 de Libercourt ( â côté de Lens dans le Pas de Calais). Les portraits sont éclatants de réalisme, de simplicité.

J'ai retrouvé les façades de briques typiques de la région, les terrils.

Le photographe parvient à proposer de belles photos de maisons en ruine, de ciels gris, de coins perdus dans la forêt parce que ses couleurs, ses contrastes sont éblouissants.

  

Sur ce reportage photo, Olivier de Solminihac invente des histoires. Il n'est pas allé sur place, il se laisse emporter par les photographies. Ses nouvelles sont empreintes de solitude, d'exil, de nostalgie, de rêve. La première histoire nous mène en Pologne à la recherche de racines. La seconde histoire est touchante par la solitude d'une veuve qui "tient compagnie à la télévision" et peine sous "le poids de ce qui n'est plus là.". Parce que les phrases sont belles et les images poignantes. Ainsi, comment ne pas être touché par cette analogie entre ces jeux qui permettent d'attraper  des petites peluches grâce à une pince articulée  à la "Ducasse" (encore un mot qui me rappelle mon enfance, un mot du nord qui identifie les fêtes foraines des petites communes), et les pinces de pelleteuses qui détruisent les maisons, ou les pinces du patronat ou de Dieu qui s'abattent sur les ouvriers.

Il faut avouer que les histoires noircissent le décor avec la solitude de la retraite, les fantômes des jardins, le souvenir des massacres de la forêt. Mais, elles font réfléchir sur l'humanité qui se cache derrière le rideau.

" Il y a tellement de gens à qui il faut de l'or pour qu'ils voient des richesses. Je les plains."

" Et les histoires que j'entends me sont bien plus précieuses que tout l'or du monde."

 

Richard Baron et Olivier de Solminihac nous ont enrichis de leurs photos et de leurs histoires. Ils nous ont fait découvrir comment une région sinistrée peut dévoiler des sourires, des écrins de verdure, des histoires d'hommes et de femmes qui tiennent à leurs rêves.


Je remercie  et les Éditions Light Motiv qui, chaque fois, me plonge avec nostalgie et bonheur dans la région de mon enfance.