Le gouvernement en détient toujours respectivement 41% et 82% après avoir injecté un total de près de 65 milliards de livres – plus de 75 milliards d’euros – pour éviter le naufrage de ces établissements emblématiques en 2008.
Mais tous deux ont publié cette semaine de lourdes pertes pour 2011, signe que le chemin du rétablissement est encore long.
Royal Bank of Scotland (RBS) est ainsi restée l’an dernier dans le rouge pour la quatrième année consécutive. Sa perte nette a même presque doublé, à 1,99 milliard de livres (2,3 milliards d’euros) en 2011, contre une perte de 1,12 milliard un an plus tôt, selon ses résultats publiés jeudi.
A son tour, Lloyds Banking Group (LBG) a annoncé vendredi avoir creusé sa perte nette à 2,78 milliards de livres (3,2 milliards d’euros) l’an dernier, contre une perte de 320 millions en 2010.
Toutes les deux ont été plombées par de lourdes charges exceptionnelles destinées à régler des litiges sur des ventes forcées d’assurances crédits.
Et les perspectives pour cette année ne sont guère réjouissantes en raison de la morosité économique en Grande-Bretagne et de l’instabilité en zone euro.
Du coup, le contribuable britannique n’est pas prêt de revoir les milliards investis dans les deux banques, tant que leurs cours de Bourse resteront déprimés et qu’il sera impossible à l’Etat de vendre sa participation sans perdre de l’argent.« C’est bien sûr impossible à prévoir, mais la probabilité que leurs cours atteignent un prix où il soit rentable de vendre apparaît très faible dans le court à moyen terme », a dit à l’AFP Richard Hunter, analyste du courtier Hargreaves Lansdown Stockbrokers.
Les deux groupes sont de plus en plein milieu d’un processus de transformation radicale, engagé depuis leur sauvetage au prix de milliers de suppressions d’emplois.
Malgré les mauvais résultats, Lloyds assure aujourd’hui être plus « solide » après avoir renforcé son bilan et simplifié son organisation. La banque doit encore vendre plus de 600 agences, un projet sur lequel elle est en discussions exclusives avec le groupe mutualiste britannique Co-operative Group.
Son homologue écossaises cherche pour sa part à réduire ses activités les plus risquées et a ainsi annoncé en janvier une réduction drastique de sa banque d’investissement, avec 3.500 nouvelles suppressions d’emplois à la clef.
En attendant un retour au privé un jour, ce statut de banques partiellement nationalisées leur confère une place à part dans l’opinion britannique.
La question épineuse des bonus – particulièrement impopulaires à l’heure de l’austerité et de la hausse du chômage – est en effet scrutée de très près dans ces banques qui doivent leur survie à l’argent du contribuable.
Le directeur général de RBS Stephen Hester a ainsi dû renoncer à un bonus de plus d’un million d’euros face à une forte pression politique et une vague d’indignation en Grande-Bretagne.
Le patron de Lloyds, António Horta-Osório, avait de lui-même annoncé en janvier renoncer à son propre bonus cette année après avoir pris deux mois de congé maladie et compte tenu des circonstances économiques difficiles.
Les deux banques ont par ailleurs annoncé cette semaine une réduction significative des gratifications qui seront versées cette année à leurs équipes.
source : AFP