Batman Le Défi

Publié le 24 février 2012 par Olivier Walmacq

L'histoire: Noël va arriver et le Pingouin, orphelin laissé par ses parents dans les égoûts, sort de sa tannière. Lui et ses sbires comptent bien prendre le pouvoir de Gotham via Max Schreck, un grand industriel.

La critique d'Alice In Oliver:

A la base, Tim Burton n'avait pas pour ambition de tourner une suite à Batman. Mais en contrat avec la Warner Bros, le réalisateur s'attelle finalement à la tâche.
Toutefois, les choses se compliquent sérieusement quand les producteurs imposent la présence de Robin dans Batman Le Défi.
Tim Burton accepte de continuer le film à condition d'avoir les mains libres. Finalement, Robin n'apparaîtra que dans le troisième épisode de la saga, Batman Forever.

Pour le reste, Batman Le Défi, réalisé en 1992, constitue la dernière apparition de Michael Keaton sous le costume de l'homme chauve-souris.
En dehors de l'acteur, le film réunit également Danny De Vito, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken, Michael Gough et Pat Hingle.
Dans cette suite, Tim Burton se concentre davantage sur les bad guys de service: le Pingouin, connu également sous le nom d'Oswald Cobblepot (Danny De Vito), et Selina Kyle, appelée à devenir Catwoman (Michelle Pfeiffer).

L'introduction de Batman le défi nous présente alors rapidement l'enfance du Pingouin. Plus que jamais, ce personnage hors norme est un freaks, un être monstrueux et rejeté par ses parents à la naissance.
Il vivra dans les égoûts et fera partie des exclus et des oubliés de la ville de Gotham. Pour accentuer la tragédie vécue par ce bad guy, Tim Burton confère à cette suite une atmosphère définitivement noire, glauque et baroque.

Oui, le Pingouin est un monstre, un être indésirable et un criminel. Mais on ressent également de la pitié et de la compassion pour ce petit homme délaissé de tous. Qu'à cela ne tienne, Oswald Cobblepot a bien l'intention de prendre sa revanche sur Gotham. Pour cela, il fait appel à Max Schreck (Christopher Walken), un politicien véreux, qui n'hésite pas à tuer sa secrétaire, Selina Kyle, devenue trop curieuse.
Certes, cette dernière est projetée de plusieurs étages du haut d'un immeuble, mais elle est ramenée à la vie par quelques félins.

D'une jeune femme maladroite et naïve, elle devient une justicière redoutable, séductrice et perverse. Pour Batman, Catwoman et le Pingouin constituent deux nouveaux problèmes pour Gotham, d'autant plus que Cobblepot fait campagne pour devenir le maire de la ville. Vous l'avez donc compris: dans ce second chapitre, Batman va avoir fort à faire, d'autant plus que son image est sérieusement discréditée par les médias.

Si le super héros est toujours aussi présent, son personnage à la ville, Bruce Wayne est largement laissé de côté par Tim Burton.
Plus que jamais, le célèbre milliardaire apparaît comme un personnage lisse et quelconque, incapable de révéler ses véritables sentiments pour Selina Kyle. Encore une fois, Tim Burton se focalise davantage sur ses deux nouveaux bad guys.

D'ailleurs, pour Catwoman, Tim Burton confère à cette féline des temps modernes une dimension sexuelle et fantasmatique.
Cette dernière séduit tous les hommes et se trémousse dans sa tenue particulièrement moulante. Ensuite, Michelle Pfeiffer apporte une bonne dose d'érotisme à cette héroïne manipulant le fouet à tort et à travers.
Mais derrière cette facette animale, se cache une femme torturée et rejetée par son ancien patron. C'est aussi ce dernier point qui motivera sa quête de vengeance.

Bref, Batman le défi est un film qui se situe dans l'univers burtonnien, avec des personnages complexes, une atmosphère violente, sombre et un univers chaotique. Par exemple, le portrait de Gotham est loin d'être élogieux.
Tim Burton nous décrit des habitants aveuglés par Cobblepot alors qu'ils l'ont rejeté bien des années auparavant.
Avec Batman le défi, Tim Burton explore davantage l'univers du super héros chauve-souris. Pour moi, c'est tout simplement le meilleur épisode de la saga, les films de Christopher Nolan y compris.

Note: 18.5/20