Quelques minutes après minuit( A monster calls )
Patrick Ness - ill. Jim Kay
Traducteur : Bruno Krebs
éditeur : Gallimard jeunesse - 04/12
210 pages - à partir de 12 ans - 17 euros
Thèmes : maladie, relation mère-fils, cauchemar
"Les histoires sont des créatures sauvages."
Patrick Ness est un auteur doué, très doué. Et lorsqu’on lui propose de reprendre une histoire de S.Dowd il relève le défi avec classe et humilité.
Siobhan Dowd en seulement quatre livres est devenue une des voix les plus particulières de la littérature adolescente composant des textes vibrants, forts et qui collent à la cervelle. (il ne manque que Où vas-tu Sunshine? que j'ai lu mais non chroniqué)
Lorsque le cancer l’a trop rapidement emportée en 2007 elle avait ébauché la trame de son cinquième livre.
Patrick Ness explique très simplement dans la préface de ce livre que même si il a hésité il n’a pas su résister à la tentation de donner vie à cette dernière histoire.
Quelques minutes après minuit, A monster calls en version originale est né.
Et ce mélange des deux univers marche merveilleusement bien. Il n’y a aucun heurt. Patrick Ness a complètement intégré, digéré l’histoire de Siobhan Dowd pour la transcender et la faire complètement sienne. Certains passages sont comme un mélange alchimique entre les deux auteurs, comme si la bonne fée Siobhan s'était penchée sur son jeune successeur.
Dans cette histoire il est bien question d’un monstre qui appelle quelques minutes après minuit, à 00h07 pour être précis. Et celui qui est appelé c’est Conor O’Malley, jeune anglais de 13 ans qui depuis plusieurs mois vit suspendu aux évolutions de la maladie de sa mère. Son père étant parti refaire sa vie aux Etats-Unis ne lui est pas d'une grande aide dans la gestion du quotidien.
Le monstre s’incarne dans un if que l’on peut voir depuis la fenêtre de la cuisine de l’adolescent. Il vient le voir pour lui raconter trois histoires, afin que le garçon puisse lui en raconter une quatrième. L’histoire de Conor, sa vérité profonde.
Un roman splendide qui m'a complètement vidée émotionnellement parlant, la fin m'a tellement fait pleurer que j'ai mis une bonne partie de la journée à m'en remettre. Le tout dans une ambiance très particulière, formidablement illustrée par Jim Kay. Un livre qui fera date et qui commence déjà à amasser de multiples récompenses.
Le site de Patrick Ness http://www.patrickness.com/