Pesticides : Le RoundUp Express est-il toxique ?

Publié le 24 février 2012 par Bioaddict @bioaddict

La toxicité du RoundUp Express de Monsanto, un herbicide prêt à l'emploi vendu aux jardiniers amateurs, doit être réévaluée. ¤

Le 13 février 2012, le Rapporteur Public du Conseil d'Etat a finalement validé l'argumentation des requérants concernant le RoundUp Express, un désherbant de la firme américaine agrochimique Monsanto. Il demande à ce qu'il soit enjoint au Ministre de l'Agriculture d'examiner de nouveau et dans un délai de six mois, la toxicité du produit en raison de la présence d'acide pélargonique, substance active omise lors de la demande de mise sur le marché. Il demande également que le Ministre soit tenu de verser 3000€ aux requérants pour couvrir les frais de procédure. Le feuilleton Monsanto se poursuit.

La question de la toxicité du RoundUp Express suivie par le Rapporteur Public

La toxicité du RoundUp fait débat depuis juin 2009, suite à l'action conjointe de Générations Futures, association de défense de l'environnement et de la santé publique, et Jacques Maret, agriculteur bio en Charente-Maritime, pour demander au Ministre de l'Agriculture l'abrogation de l'autorisation de mise sur le marché de trois formulations de désherbant Round Up (Express, Extra 360 et GT Plus). Leur requête repose sur le fait que certaines substances entrant dans la composition de ces produits n'ont pas été analysées en tant que " substances actives " au sens de la législation européenne lors de l'évaluation de la toxicité de ces formules commercialisées par Monsanto. Mais cette demande d'abrogation ayant été refusée par le Ministre en octobre 2009, l'affaire a été portée devant le Conseil d'Etat, au nom d'une directive européenne stipulant que chacune des molécules entrant dans toute formulation doit être étudiée, ainsi que le mélange chimique qui en résulte.

Pour lever la loi du silence

L'événement est d'importance " car pour la première fois la plus haute juridiction administrative de France va se prononcer sur la légalité même de l'Autorisation de Mise sur le Marché d'un RoundUp et, partant, sur le contrôle de sa toxicité " selon le communiqué de Générations Futures, et Jacques Maret, parties prises dans ce dossier. Au regard du fait qu'il s'agisse d'un produit à destination du grand public, Générations Futures affirme que ce serait incompréhensible " que le Conseil d'Etat n'adopte pas dans son arrêt les conclusions du Rapporteur Public ". L'association rappelle en parallèle un manque de transparence réel sur les pesticides et ne craint pas d'affirmer que " le secret commercial nuit (gravement) à la santé publique ". A ce titre, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, ajoute que l'association va " continuer son action de surveillance de la sécurité des processus d'homologation des pesticides et aussi demander aux autorités qu'elles lèvent le secret sur la composition complète de ces produits pesticides car cette omerta empêche ou rend très difficile toute contre expertise indépendante en la matière ". Une affaire à rebondissements à suivre...

Maud Veisseire