Pas facile de parler d'Awake. Sur le papier, je devrais être ravie (uh oh) mais en pratique, les choses ne sont pas aussi simples.
Le concept d'Awake relève du fantastique mais prend ancrage dans une trame dramatique. C'est ce qui devrait me rendre extatique, puisque, si j'aime le mélange des genres, un mélange avec le drame a toujours ma préférence. D'ailleurs c'est la raison pour laquelle j'étais tombée si éperdument sous le charme de Touch au terme de son pilote, le mois dernier.
Etant donné mon coup de coeur pour Touch et les réactions lues sur Twitter, je m'attendais un peu à être frappée par la foudre devant Awake également, d'autant que c'est l'un des rares projets que j'avais repérés en amont de son lancement, alors qu'elle n'était qu'à l'état de projet, et vu le peu de place que je fais aux projets dans ma mémoire (à dessein), c'était significatif.
Et pourtant, loin d'être la claque attendue, Awake me laisse un peu de marbre. Le concept de la double-vie est si bien expliqué et rendu dés le début de l'épisode que j'ai même trouvé le pilote exagérément long. Je m'attendais à ce que cet effet de bascule entre la réalité et la réalité, ou le rêve et le rêve, mène à un revirement de situation à la fin du pilote mais la série ne mange pas de ce pain-là qui relève, c'est vrai, plus souvent des productions qui cherchent trop à en faire que des productions sincères. Mais sincèrement, je m'attendais à ce que l'épisode se conclue sur une troisième réalité dans laquelle ce serait Britten qui serait dans le coma, sa femme et son fils étant bien vivants et le regardant se débattre avec son inconscient. Quelque chose de "too much", au pire, mais quelque chose tout de même. Ou même une simple révélation partielle, même pas forcément un gros coup.
Là vraiment, la démonstration semblait si bien faite dés les premières minutes, et si lourdement appuyée ensuite, que l'épisode m'a fait l'effet de finir totalement à plat. Du coup, difficile d'imaginer passer plusieurs épisodes dans cette dynamique si l'ennui guettait dés le pilote.
Ce qui n'aide certainement pas, c'est l'angle policier. C'était assez prévisible : ce côté-là n'allait pas me ravir. Ca n'a pas manqué, même si je trouve les deux partenaires de Michael plutôt bons (mais qui ne prendrait pas un pied monstrueux à retrouver Steve Harris sur son écran ?). Peut-être que j'aurais voulu que les deux enquêtes ne se répondent pas de cette façon : au lieu de se compléter, j'aurais sans doute préféré qu'elles soient plus semblables. Ca aurait accentué le trouble de Michael, je pense, et probablement le nôtre aussi.
En revanche j'aime énormément la confrontation par patient interposé des deux psys et c'est certainement, à vrai dire, ce qui m'intéresse le plus sur le long terme. J'aime qu'ils soient si différents et que pourtant ils aient tendance à avoir un message similaire. Si ça ne tenait qu'à moi (et malgré l'incongruité que représente le fait que Michael semble aller en thérapie CHAQUE JOUR QUE DIEU FAIT), la série se déroulerait uniquement dans ce double huis clos.
Il manquait un peu de panache à ce premier épisode où pourtant tout n'était pas à jeter. Un peu d'originalité, paradoxalement, parce que le pilote m'a semblé un peu scolaire dans sa façon d'exposer la situation sans lancer vraiment d'enjeu : est-ce si grave si Michael Britten continue d'osciller entre ses deux mondes jusqu'à la fin des temps ? Personnellement j'ai eu du mal à voir où était le problème.
Il faudra probablement un à deux épisodes de plus pour que je me fasse une opinion définitive sur la série, mais pour le moment, je ne suis pas aussi enthousiaste qu'anticipé, puisque devant cet entrée en matière, je me suis presque... endormie. Une ironie que j'ai bien failli ne pas mentionner tant le cliché fait de la peine : s'endormir devant Awake, un comble.