“Elle pensa à tous les changements que la mort d’un petit garçon avait amenés dans tant de vies, en particulier dans la sienne, à toutes les larmes répandues. La soudaine absence de sa présence indiciblement insensée à cause de la soudaine absence. Elle se demande si, en fin de compte, le sens de toute vie ne se trouvait pas chez les survivants, dans leurs souvenirs. Dans leurs larmes.”
Julia et Brian forment un couple un peu terne, quelque peu usé par les années. Les deux personnages sont plutôt unis par une certaine affection que par un amour passionné. Ils ont ensemble un petit garçon, Sam, âgé de sept ans.
Lors d’un voyage, Brian fait jouer son fils au dessus d’un pont. Leur vie bascule lorsque Sam s’écrase une dizaine de mètres plus bas. Julia et Brian se déchirent et tentent de survivre chacun de leur côté. Après plusieurs mois, Julia ressent le besoin impérieux d’aller vivre chez son beau-père, le père de Brian, un homme taciturne, bourru voire même tyrannique, en Irlande. Un jour, elle découvre des petits carnets dans lesquels la mère de Brian notait des listes de choses apparemment inintéressantes, mais aussi quelques pensées personnelles. A travers les notes éparses, Julia va peu à peu apprendre à apprivoiser sa douleur tout en essayant de percer les lourds secrets de la famille de son mari.
J’ai énormément apprécié cette lecture, particulièrement prenante et émouvante. Certains passages (notamment l’accident du fils) sont bouleversants. Même si la souffrance est omniprésente, il se dégage paradoxalement une certaine force de ce roman. Le récit alterne entre la vie de Julia et l’enfance de Brian, faisant ainsi resurgir le passé pour tenter de mieux comprendre le présent.
Un très beau roman du deuil croisant la question du poids d’un secret familial, à lire sans hésiter !