“L’Afrique perd des milliards de dollars en revenus commerciaux potentiels”

Publié le 23 février 2012 par Ameliepl

C’est la conclusion d’un rapport publié par la Banque Mondiale consacré aux échanges commerciaux transfrontaliers. Ce rapport, qui intervient au moment où les chefs d’Etat demandent la création d’une zone de libre-échange, analyse les obstacles existant et donne quelques pistes pour améliorer les échanges de biens et de services entre les Etats. Le rapport précise même “qu’il est plus facile pour l’Afrique de faire des affaires avec le reste du monde qu’avec elle-même”.
Ce rapport, intitulé “La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et services”, souligne les effets néfastes de cette fragmentation pour le développement économique de l’Afrique.
En effet, cette situation prive le Continent d’importantes sources de croissance économique, donc de nouveaux emplois et d’une réduction de la pauvreté. S’appuyant sur les expériences menées en Asie de l’Est et dans d’autres régions, le rapport souligne que les réseaux transfrontaliers qui ont été une source de dynamisme économique, n’existent pas encore en Afrique.
“Les entraves au libre échange sont énormes et affectent de manière disproportionnée les petits commerçants, dont la plupart sont des femmes. Il revient désormais aux dirigeants africains de joindre l’acte à la parole et de travailler ensemble pour harmoniser les politiques, le cadre institutionnel et mobiliser les investissements nécessaires pour établir un marché régional robuste à la mesure des aspirations du continent africain, de son milliard d’habitants et de son économie de deux mille millards de dollars US” précise Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Banque Mondiale, région Afrique.
Pour parvenir à créer ce marché régional, la Banque Mondiale recommande trois axes d’intervention :

  • Améliorer le commerce transfrontalier. Parmi les pistes recommandées : la simplification des procédures transfrontalières, la réduction du nombre d’agences à la frontière, l’amélioration du professionnalisme des fonctionnaires ou le développement de services bancaires mobiles transfrontaliers.
  • Eliminer les obstacles autres que tarifaires au commerce : règles d’origines restrictives, interdictions d’importation ou d’exportation, les procédures relatives aux licences.
  • Réformer les réglementations et les règles relatives à l’immigration “qui limitent le potentiel considérable d’échanges commerciaux transfrontaliers et d’investissements dans les services.”

Selon le communiqué de la Banque Mondiale : le commerce et l’intégration régionale sont au cœur de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique. Adoptée en mars 2011, cette stratégie a pour objectif d’aider les pays à créer des opportunités pour leur transformation et un développement durable. La Banque a doublé ses investissements dans le domaine de l’intégration régionale passant de 2,1 milliards de dollars US à 4,2 milliards de dollars US en Juillet 2011, et ces investissements devraient atteindre 5,7 milliards de dollars US d’ici Juillet 2012.
http://go.worldbank.org/MKK5U1Y2D0

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