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Il ne faut pas désespérer de la crise économique, elle possède une soeur!

Publié le 23 février 2012 par Rcoutouly

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La France est morose. Le chômage est au plus haut, le moral au plus bas. La dette est abyssale; les patrons ont des salaires au sommet. Les glaciers fondent et les déchets de toute sorte s'accumulent dans nos corps et nos océans.

La crise est là, partout, dans les têtes et dans le corps social, dans le tissu urbain aux plaies béantes des friches industrielles, dans le souffrances du mal-logement. La crise est là dans la valse des étiquettes et dans les salaires qui ne suivent pas.

Et puis une autre crise est là, moins présente, bien différente, celle de la perte de la biodiversité , des réserves de pétrole qui diminuent, des pollutions de toute sorte qui envahissent nos territoires de vie : la terre, l'eau, l'air, nos corps humains.

Crise économique, crise écologique, nous faisons comme si, -nous avons toujours fait comme si-, l'un et l'autre était bien différente. Aussi regrettable certes, mais deux problèmes bien distincts. Pour l'un, il faudrait faire ceci, et pour l'autre, faire cela. Et puis même, la résolution de la première est entravée par la seconde: à l'heure de nos graves problèmes économiques, l'écologie commence a bien faire. On a plus sérieux à s'occuper que des oiseaux, de l'air que l'on respire et du soi-disant danger nucléaire.

Et si l'un avait affaire avec l'autre? Et si la résolution économique de la crise avait à voir avec la résolution de l'écologie de la crise? Si le système financier était étroitement corrélé avec l'environnement des sociétés humaines qui peuplent notre Planète?

Au coeur de ces liens étroits entre nos deux crises, on trouvera la notion économique classique de la rareté. Depuis David Ricardo et sa théorie de la valeur, l'économie s'intéresse aux liens entre rareté et valeur. La rareté d'un bien ou d'un service en accroît son prix.

Or, nous le savons maintenant : nous avons atteint les limites de nos capacités à exploiter les différentes ressources de notre planète. Mécaniquement, les prix augmentent.

On peut le dire maintenant: Malthus s'est trompé. Il envisageait une augmentation géométrique de la population alors que les ressources alimentaires ne s'accroissent que de manière arithmétique. Mais si Malthus formulait correctement le problème, il ne pouvait pas comprendre que les difficultés qu'allaient rencontrer l'humanité n'étaient pas uniquement  ceux du manque de nourritures. Ils sont aussi celui de l'énergie qui manque, des particules polluantes qui envahissent l'atmosphère, de la biodiversité, source perdue de valeur économique, ... et  d'autres biens de plus en plus rares.

Les sociétés et les individus accordent une valeur toujours élevée à des ressources de plus en plus disputées. Ils cherchent l'argent  nécessaire à leur achat, ils s'endettent pour cela. Et voilà comment la crise écologique explique en partie la crise des dettes.

Il faut cesser de chercher des solutions à nos crises économiques qui ignorent les solutions à la crise écologique. Celle-ci ne s'oppose pas à nos difficultés financières, elles sont étroitement interdépendantes.

Pour résoudre l'une et l'autre, il faudra s'en occuper conjointement. Il faudra embrasser le système enlacé qu'elle constitue. Il faudra cesser de croire qu'elles s'accumulent et comprendre qu'elles vivent et évoluent ensemble. 

Pour en savoir plus:

Les origines environnementales de la crise financière

Une crise peut en cacher une autre

Changer de lunettes pour comprendre la crise


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