Dans Quatre, publié au éditions Les Enfants Rouges en 2007, il y a un banc qui joue un rôle important mais mystérieux. Les objets y disparaissent. Celui qui y est assis au début ne se sent déjà plus vivant. D'ailleurs il n'est peut-être qu'un fantôme. Dans Quatre il y a plusieurs barbus. Au moins deux. Deux barbus qui sont des figures paternelles fantômatiques et n'assumant pas leur rôle. Dans Quatre il y a des êtres qui ne se rencontrent pas mais qui auraient pu. Dans Quatre les saisons de la vie s'écoulent sans qu'on ait rien pu étreindre.
Vous l'aurez compris, Quatre est un ouvrage qui ne se dévoile pas facilement, qui cherche à retranscrire des émotions assez fines, des états passablement dépressifs. Il y a des planches très réussies, très belles dans leur bichromie noire et dorée. Les physionomies souffrent d'être trop stéréotypées, mais cela participe sans doute aussi à cette impression diffuse et troublante de confusion (qui parle là ?) qui semble voulue par les auteurs.
Quatre est désormais à vendre chez Aaapoum Bapoum, ce qui n'est pas toujours le signe d'un succès commercial par le passé, mais tel n'était pas l'objectif de Bramardi (histoire) et Anton (dessin) lorsqu'ils entreprirent cette expérience.
Chez nous cet ouvrage est à vendre 6€ au lieu des 14,50€ initiaux, ce qui permet de tenter l'expérience sans se ruiner.
Quatre de Bramardi et Anton, Les Enfants Rouges, à vue de nez 96 p. (ces indés ne numérotent jamais leurs bouquins !), bichromie, 6€. EAN : 9782354190019