Hier Bachar al-Assad a rajouté deux têtes à son tableau de chasse anti-média occidentaux. Le 20ème jour de bombardement sur la ville de Homs aura eu raison de l’opiniâtreté de Marie Colvin, journaliste américaine et du courage de Rémi Ochlik, photographe français de l’agence IP3 Press.La maison qui servait de centre de presse à ces deux journalistes a volé en éclats sous les coups de boutoirs des bombes syriennes.
Marie et Rémi en ont perdu la vie !
Une pluie d’obus pour faire taire les voix de l’occident, pour que Bachar al-Assad puisse continuer à massacrer son peuple en toute liberté.
Lors d'un déplacement de campagne à Tourcoing (Nord), Nicolas Sarkozy a qualifié le pilonnage du centre médiatique «d'assassinat» et assure que les coupables de la mort des deux reporters «devront rendre des comptes».Rendre des comptes ! Mais les comptes rendus seront indubitablement entachés de falsification, d’arguties mensongères, de déculpabilisation nauséeuse.
Bachar ne rendra aucun compte car il dispose d’une pleine latitude tant que l’ONU ne pourra asseoir une résolution qui puisse recevoir l’agrément des vendeurs d’armes que sont la Chine et la Russie.
Le veto de Pékin et de Moscou rend rédhibitoire toute tentative d’intervention militaire ou économique pour protéger, pendant qu’il en est encore temps, le peuple sacrifié, affamé, torturé parce qu’il aspire à l’idéal démocratique que fait souffler les révolutions des printemps arabes.
Ce matin, sur France Inter, François Hollande souhaitait que tous les candidats briguant la plus haute magistrature se manifestassent collectivement pour clamer leur désapprobation, pour condamner l’horreur de la politique répressive de Bachar-al-Assad !Vœu bien pieux !
Chacun isolément tape du pied, fronce les sourcils mais là-bas, sous un déluge de feu, des êtres meurent ! Inexorablement…Les habitants de Homs n’attendront pas l’hypothétique 21 décembre pour connaître leur apocalypse.
L’enfer est sur Terre. Il change simplement de pays. C’est un voyageur sans répit et sans retenue qui fait désespérer de l’humanité.
Un jour des historiens se poseront la question de savoir pourquoi, en 2012, nul n’a bougé le petit doigt pour sauver la Syrie. Mais au même moment, loin ou près de leurs cogitations légitimes, d’autres tueries investiront un théâtre au rideau de sang et à l’odeur de soufre…
Car les armes vendues sont toujours susceptibles de servir, un jour.
A désespérer de l’humanité…