Aujourd’hui, je suis furieuse de la polémique surgie contre les médecins hospitaliers pratiquant des honoraires exorbitants dans le secteur libre de l’hôpital public. On nous présente un scandale qui laisse supposer que notre système contraint les patients à en passer par des factures d’honoraires délirantes pour accéder aux soins qui leur sont indispensables.
Bien entendu, j’ai souscrit une mutuelle qui me coûte cher, mais il faut dire que notre couple, à 65 ans, représente un risque élevé, et pas près de diminuer. Alors, que dire des praticiens qui réclament des honoraires dix fois supérieurs au tarif de la convention ? Sans doute que ce tarif est largement sous-évalué, certes. Mais aussi que des patients acceptent de payer davantage et se laissent persuader qu’il n’y a pas d’autre solution.
Et c’est faux ! Souvenez-vous de la dernière question posée par votre dentiste ou votre opticien : quel est le plafond de remboursement de votre mutuelle ? Et le tarif sera calé en conséquence. Et tout le monde contribue à l’inflation, les tarifs des mutuelles s’ajustant d’année en année à la consommation médicale globale. Et le système se mord la queue et s’emballe !
Si certains clients acceptent des dépassements d’honoraires hors de propos, c’est leur problème !
Je sais être atteinte d’une cataracte. Je devrai un jour être opérée. Je pourrai tout de même attendre 6 mois, et je me ferai opérer à l’hôpital, selon le planning programmé. Tout comme j’ai été opérée de mon cancer à la date fixée par l’équipe thérapeutique, même si j’aurais sans doute préféré être débarrassée de cette tumeur plus rapidement. De la même façon, ma reconstruction fut décidée par l’hôpital selon leur planning et la file d’attente habituelle. Pas d’urgence, et on respecte ainsi le principe d’égalité. En contrepartie, pas un centime … Ce pourquoi ma mutuelle en tient compte puisque la sécurité sociale me prend en charge à 100%.
Tout en sachant qu’en France, en cas d’urgence, on ne commence pas à vous demander, comme ailleurs dans le monde, soit de payer une énorme caution, tout de suite (3600 € pour une journée en soins intensifs à Singapour), ou la preuve d’une affiliation à une assurance comme aux Etats-Unis.
Alors, soyons lucides et citoyens. Nous avons une grande chance de bénéficier d’un système médical de très grande qualité. On voudrait nous faire croire qu’il est réservé aux plus riches ? C’est tout simplement scandaleux !