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Avant d'être poète, Baudelaire a testé sa plume comme critique d'art. Maniant le stylet de façon plus ou moins acerbe, il donne des compte-rendus des Salons et des ventes pour améliorer son ordinaire. Si ses premiers écrits sont très scolaires (Baudelaire commente tous les peintres et tableaux qui retiennent son attention), notre poète élabore ensuite une véritable pensée critique sur ce qui fait la valeur de l'art. Fasciné par Delacroix et les Romantiques (dont je vous présente la belle esquisse du Sardanapale, moins connue que le tableau mais si belle), sévère avec Ingres, ami de Courbet et des Impressionnistes, Baudelaire prône un art qui puise à l'imaginaire. Comme en littérature, il choisit la sensation, l'étonnement pour déterminer le poids d'une peinture et son retentissement. Un recueil assez vaste de textes et d'articles qui manque un peu d'illustrations (si beaucoup des tableaux évoqués sont célèbres, d'autres sont totalement oubliés). Idéal pour saisir les grands débats artistiques du XIXe siècle et l'élaboration du concept de "beauté" pour ce cher Charles !