Magazine Politique
A ma grande habitude, je n’ai pas regardé Nicolas Sarkozy à la télévision hier soir. On en retiendra le moment où il bégayait
une vague excuse à propos du Fouquet’s (ce qui a fait dire à François Hollande, ce matin, sur France Inter : « J'ai été touché par les regrets sur le
Fouquet's. On aurait dit un petit garçon bafouillant qu'il n'y retournerait pas ! » et un vague catalogue de mesure en faveur de l’emploi, domaine le plus
emblématique de son échec.
Le nombre de chômeurs a augmenté d’un million en cinq ans.
En début de semaine, on voyait Valérie Pécresse qui tentait de prouver que la TVA sociale allait créer entre 70 et
100 000 emplois alors que des experts en économie pensent que ça pourrait aussi en détruire une cinquantaine de milliers, puisque la TVA pèsera sur la consommation, donc la production. En
tout état de cause, ce n’est pas la création de 100 000 emplois que l’on veut mais celle de plusieurs millions, ce qui ne se fera pas par un simple claquement de doigt mais par une politique
de croissance qui permettra de sortir de la crise.
On ne veut pas de mesurettes.
Les propositions de Nicolas Sarkozy tournent principalement autour du RSA, qui a été créé pendant le quinquennat. Un échec de
plus ?
Martin Hirsch (photo), le
créateur, est revenu dessus, ce matin, sur France Info. La responsabilité de l’échec du RSA est à chercher directement au Ministère en charge de l’emploi qui n’a pas pousser Pôle Emploi à faire
son boulot (et l’a même découragé, le but du jeu étant de faire baisser le chiffres des inscrits). Martin Hirsch rappelle que « La part des allocataires
qui cherchent du travail et qui n'en trouvent pas est bien supérieure à celle de ceux qui ne travaillent pas. » et que les contrats d’insertion ont diminué.
Nicolas Sarkozy veut obliger les allocataires à travailler 7 heures par semaine, le travail obligatoire… Il n’a donc pas
compris que les gens ne veulent ni fainéanter ni bosser sept heures par semaine mais travailler 35 heures. Avoir un vrai boulot.
Ce n’est pas en donnant des coups de pieds au cul à des gens qui veulent travailler qu’on sortira de cette
crise.
Nicolas Sarkozy veut réformer la prime pour l’emploi. Ce n’est pas, non plus, en disant au gens : « allez, vous n’avez qu’à travailler, ainsi vous gagnerez plus. » qu’on sortira de la boue dans laquelle nous sommes engloutis.
Le discours de Nicolas Sarkozy ne parle plus aux gens. Il n’est plus crédible. Peut-être veut-il, comme toujours, accentuer
les clivages entre les Français qui travaillent et les assistés ? Ca ne fonctionnera plus. Cinq ans après, la crise est terrible. Tous les Français peuvent maintenant perdre leur boulot. On
a même vu des grandes entreprises, telles que les banques, procéder à des licenciements massifs.
Tout le monde voit les dégâts de la crise. Il suffit de se promener. A côté de chez moi, un nouveau centre commercial a
ouvert il y a deux ans. Une grande partie des boutiques de la galerie marchande sont vides. Fermées quelques mois après l’ouverture. Les électeurs voient que le chômage peut leur tomber sur le
coin de la tronche rapidement. Les anciens sont inquiets pour leurs enfants et leurs petits enfants.
Et Nicolas Sarkozy continue à vouloir nous faire croire que par une politique répressive ou deux vagues réformes vont
nous sauver.
Il avait cinq ans pour le faire.
Mais il veut toujours en rajouter. Tiens ! Cinq ans qu’il nous parle de moralisation de la vie financière. Hier, il
reparlait encore d’encadrer les goldens parachutes. C’était déjà dans ses promesses en
2007.
Qu’il retourne au Fouquet’s ! Peut-être embauchent-ils des serveurs ?
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