«Mensonge», «mystification», «tour de passe-passe», «promesse fallacieuse»… Invité jeudi matin sur France Inter, François Hollande a tiré à boulets rouges sur la proposition de Nicolas Sarkozy d’alléger les cotisations qui pèsent sur les bas salaires en échange d’une suppression de la prime pour l’emploi. «On dit à des salariés qui gagnent 1.000, 1.200, 1.400 euros qu’ils vont gagner 1.000 euros en plus, mais ce qu’on ne dit pas, c’est que ces mêmes salariés vont perdre la prime pour l’emploi», a fait valoir le candidat socialiste. Lequel assure avoir «fait les calculs»: «Trois euros, vont avoir les salariés concernés. Trois euros par mois en plus!» Selon lui, les familles seront les principales victimes de cette mesure, car «la prime pour l’emploi est calculée par rapport à la famille et les charges, elles, sont individuelles».
François Hollande est aussi revenu sur la promesse de Nicolas Sarkozy d’interdire «définitivement» les retraites-chapeau et les parachutes dorés. «On se pince! Pendant cinq ans, les retraites-chapeau et les parachutes dorés ont été distribués et là, en fin de mandat, il vient nous dire ce n’est pas juste». «Le groupe socialiste a déposé des amendements en ce sens, chaque fois la majorité les a repoussés», a-t-il ajouté. «Henri Proglio [le PDG d'EDF, ex-patron de Veolia, ndlr] vient de toucher sa retraite-chapeau. Lui a-t-il dit quoi que ce soit?», s’est agacé le député de Corrèze.
«Sarkozy avait un côté petit garçon»
François Hollande s’est aussi livré à des attaques plus personnelles, suite aux regrets exprimés par Nicolas Sarkozy sur l’épisode du Fouquet ‘s. «Ca m’a touché. Il y avait un côté petit garçon. Il a même balbutié, bafouillé. Il y avait quelque chose d’émouvant chez celui qui était allé au Fouquet’s il y a cinq ans et qui promettait de ne plus y revenir», a ironisé le candidat socialiste. Avant de conclure: «Eh bien, il n’aura pas besoin d’y revenir, puisque j’espère qu’il ne sera plus président».
Entre deux critiques, François Hollande a identifié «un sujet sur lequel on pourrait se rassembler pendant cette campagne: la Syrie». «Je suis prêt à ce que tous les candidats prennent la même position de fermeté», au lendemain de la mort d’un journaliste français à Homs. «Ca peut être pris à l’initiative d’une association qui se formerait pour cette circonstance. J’y suis tout à fait prêt», a-t-il insisté