Lors d’un entretien au
Parisien Martine Aubry, la Première secrétaire du Parti socialiste, s’est exprimée sur le début de campagne de Sarkozy, les pistes à emprunter pour une vraie relance économique, la situation
grecque et le mécanisme européen de solidarité (MES) qui sera débattu mardi à l’Assemblée Nationale.
La “France forte” et le bilan de Sarkozy.
S’agissant de l’entrée en campagne de Sarkozy, la Première secrétaire du Parti Socialiste Français souligne le contraste entre son slogan “une France forte” et la réalité de son bilan : “au
dernier trimestre, 32.000 emplois détruits, on a connu une nouvelle et forte baisse du pouvoir d’achat, on vit un déficit commercial record“. Pour Martine Aubry, Sarkozy “restera le président de
la triple dégradation: sociale, économique et financière“. En effet, le projet du président-candidat-sortant s’inscrit dans la continuité de son action : “une dose d’austérité, une larme de
précarité et une petite touche de division des Français”. Et cela fait 5 ans que ça dure …
Les propositions concrètes de François Hollande.
Martine Aurby a saisi l’occasion pour rappeler le projet de François Hollande qui “veut s’attaquer aux causes de la crise” en séparant les activités de dépôt et celles de marché “pour que les
banques cessent de spéculer avec l’argent des Français et que les projets des PME soient financés“. Martine Aubry a également rappelé son projet de création d’une agence de notation européenne et
l’objectif de lutte contre les paradis fiscaux. Puis d’expliquer: “il taxera les revenus du capital à la même hauteur que ceux du travail: c’est cela, la justice ! ”
La Première secrétaire a également rappelé que les propositions de François Hollande tenait compte de sa vision de notre société, d’où elle venait et vers où il souhaitait l’emmener, entre
justice, tolérance, modernité et protection des gens. Cela concerne beaucoup de ses propositions comme le droit de mariage et d’adoption pour les couples homosexuels, l’égalité des salaires
femmes-hommes ou encore l’augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire.
Réunir toute la gauche.
Martine Aubry a exprimé la position des socialistes quant aux autres partis de gauche: “nous souhaitons réunir toute la gauche et, au-delà, tous les démocrates et humanistes qui adhèrent à ce que
porte François Hollande“.
La Grèce est un avertissement.
Martine Aubry a abordé le grave problème de la Grèce qui, pour elle, “résonne comme un avertissement” : si la Grèce s’enfonce dans la récession, c’est en raison de la cure d’austérité brutale qui
lui est infligée. En ne prenant pas en compte le facteur de croissance, Sarkozy, en cédant tout à Merkel, forme un attelage dur (et indécis trop souvent) avec les autres qui fait pencher l’Europe
du mauvais côté. Ce n’est pas l’Europe à laquelle aspire les peuples …
S’agissant du mécanisme européen de solidarité, Martine Aubry a conclu en s’y déclarant favorable mais à condition qu’il ne soit pas lié au traité européen actuellement en préparation à
l’initiative de Merkel et de Sarkozy “qui font de l’austérité l’alpha et l’oméga de toute politique“.
Source : PS76