Suivons pour ce second tome Arthur Vlaminck, jeune conseiller spécial du ministre des affaires étrangères dans un épisode de haute politique internationale. Le ministère est en ébullition : l’Amérique menace de déclarer la guerre au Lousdem, et lui se perd dans les querelles internes…
Edité chez Dargaud,
Scénario de Abel Lanzac et Blain,
Dessin de Blain,
sortie le 02/12/2012
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Public conseillé : Adolescent / Adulte, homme ou femme
Style : chronique politique
Références : “L’Exercice de l’Etat” de Pierre Schoeller, “La Conquête” de Xavier Durringer
Présentation de l’éditeur
Arthur Vlaminck, le conseiller du ministre des Affaires étrangères en charge du langage, doit préparer les nouveaux discours du ministre. La crise du Lousdem est au coeur des préoccupations : les Américains menacent de déclencher une guerre à laquelle s’opposerait le gouvernement français. Le ministre, Taillard de Worms, s’apprête justement à prendre la parole à ce sujet au siège de l’ONU, à New York. Mais toute cette agitation ne semble guère perturber un nouvel hôte du Quai d’Orsay : un chat qui s’est pris d’affection pour le directeur de cabinet !
Ce que j’en pense
Blain et Lanzac nous convient sur ce deuxième tome à suivre les aventures comiquo-diplomatique d’Arthur, Jeune homme fraîchement promu conseiller spécial d’Alexandre Taillard de Vorms, ministre des affaires étrangères.
Enfin, quand je dis “comique”, c’est du comique de situation que je veux évoquer, car le contexte dramatique n’est pas sans nous rappeler certains souvenirs. Le moment choisi par Blain et Lanzac est particulièrement menaçant. L’ Amérique est désireuse d’engager une guerre contre le Lousdem, et pour justifier son action affirme que cette nation possède des armes de destructions massives. La situation est explosive et la réaction des grandes nations (dont la France) sera déterminante dans cette situation de crise.
C’est donc le ministre des affaires étrangères, plongé dans ce potentiel conflit et de sa clique de conseillers que nous allons suivre pas à pas. Mais n’en déduisez-pas que l’album va vous faire pénétrer les arcanes du pouvoir politique international. C’est plutôt le petit bout de la lorgnette que Lanzac et Blain agitent devant nos yeux amusés.
Loin des pensées de haut vol, les conseillers et le ministre se débattent dans leur quotidien, remplis de petits moments et de ratages en série. Tantôt en admiration, tantôt effrayé par le ministre dont ils dépendent, chacun d’entre eux essaient tant bien que mal de comprendre cette tornade humaine. Et même sans comprendre sa façon de penser, ils devront néanmoins aider le ministre dans ses démarches internationales aux conséquences si lourdes.
Arthur, en particulier est très exposé. Il a la lourde tache d’écrire discours et communiqués officiels. Jeune promu dans ce sérail, il fait office de Candide. En portant un regard amusés et cynique sur les travers de ce système il nous ouvre les porte du quai d’Orsay.
Tout en suivant le ministre dans ces déplacements multiples, ces conseillers tentent de remplir leurs fonction, souvent dans l’urgence et le manque de réflexion. Mais ce qui les préoccupent le plus, c’est la crainte de déplaire d’être éloigné de cette source de pouvoir. Dans leur faiblesse, leurs défauts et leurs craintes, ces diplomates nous ressemblent, et c’est ce qui les rends attachants. Certains d’entre eux me paraissent même foncièrement sympathiques.
Pour preuve de leur humanité, ils cultivent des manies absurdes ( ne penser qu’à la brillance de leurs chaussures) s’emportent sur un air l’air de leur portable ou plus simplement imaginent mille stratagèmes pour revoir leur fiancée le temps d’un déplacement.
En fait, je compatis volontiers car ils me semblent bien à plaindre, ces conseillers.
Coté graphisme, Le style de Blain est loin d’être pour moi une référence. Plus habitué à des expressions graphiques “léchées”, son dessin nerveux et tremblant me plait moyennement. Il évoque plus pour moi la caricature politique des quotidiens qu’un album de bande dessinée. Mais Bon là, le thème est en adéquation. Dans ce cadre, je ne focalise plus mon attention sur l’approximation et la nervosité de son trait, qui disparait au profit des dialogues et de l’histoire. Tout va bien donc sur “Quai d’Orsay”, le scénario et dessin s’intègrent parfaitement.