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Pourquoi faut-il arrêter d’opposer les applications et les webapp...

Publié le 23 février 2012 par Christophe Perez
Voici un article très intéressant publié sur le journal du net rédigé par Alexandre DOUMITH,
"En effet, depuis l’origine du fabuleux succès des applications soit, depuis 2008, une question s’est posée : « qui des applications ou des webapp va gagner ce combat fratricide et s’imposer sur nos Smartphones ? »
Débat qui, au début, n’intéressait qu’une poignée de spécialistes et/ou de geeks et qui avec, la belle et constante domination de l’iPhone, le succès d’Android, les belles promesses de Windows Phone et les « restes » toujours actifs de Black Berry et de Symbian, s’est étendu à toute personne, société, agence qui s’intéresse, de près ou de loin, au mobile.
Or, à ce jour, force est de constater que personne n’a vraiment répondu à cette question et que, bien malin, celui qui sera capable de nous dire, tel le messie, laquelle de ces deux technologies va s’imposer au détriment de l’autre. Preuve en est que l’une des premières questions que nous posent nos clients quand ils viennent nous voir, nous agence mobile, reste encore et toujours : « une application est-elle mieux qu’une webapp ? le web mobile est-il plus fort que le modèle applicatif et va t-il s’imposer dans les mois/années à venir ? » et « donc que dois-je développer pour offrir à ma marque la meilleure exposition possible ? »
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir débattu sur la question. On ne compte plus les articles, interviews, tribunes, listant, de manière souvent très pertinente et éclairée, les avantages et faiblesses de chacune des technologies en se risquant, en conclusion, à un timide début de réponse. Je l’avoue, j’ai moi-même participé à ce débat en me risquant à anticiper la victoire du web mobile sur le modèle applicatif. Mais c’était il y a 3 ans, des années lumières dans l’univers du digital !
Et si cette absence de réponse était, tout simplement, due au fait que cette question de la prédominance d’une technologie sur une autre n’avait pas lieu d’être !
En effet, comme vous l’aurez compris à la lecture du titre de cette tribune, je pense vain et erroné de vouloir continuer à opposer ces deux technologies en cherchant désespérément à savoir celle qui va s’imposer. Loin de s’opposer elles sont complémentaires et répondent à des usages, des attentes différentes de la part des utilisateurs/clients.
Maintenant, vers quelle technologie se tourner ?
Le meilleur moyen de répondre ne serait-il pas de s’attarder un peu plus sur l’usage plutôt que sur les avantages et inconvénients de chacune des deux technologies.
Comme évoqué plus haut, je suis convaincu que les attentes et les usages des consommateurs ne sont pas les mêmes entre une application ou une webapp et ce, même s'ils n'en sont pas (encore) conscients.
Quand on télécharge une application, acte positif et impliquant, on attend, a minima, un service, un usage, un aspect ludique et/ou pratique. L'utilisateur, de plus en plus connaisseur, impose un certain niveau d'exigence (et c'est tant mieux pour nous, agences mobiles) pour "faire l'honneur" à cette application de figurer au sein de son téléphone.
Cette exigence en termes d’usage se traduit principalement de trois manières :
1. exigence qualitative (graphique et technique),
2. exigence de service, l’application doit me servir à quelque chose,
3. exigence de récurrence. L’application doit être utile et ce, le plus souvent possible, car sinon je l’oublie et/ou la désinstalle.
Ce niveau d'exigence est facilement mesurable quand on sait que sur 3 applications téléchargées, 2 sont désinstallées dans les 24H00, pour ne pas dire dans les 3 min !
En ce qui concerne une webapp la démarche de l'utilisateur (parcours client comme psychologique) n'est pas la même.
Il recherche une info voire un service, il tape sur google et trouve, un site optimisé pour son smartphone (première bonne nouvelle car ils ne sont pas nombreux 12% selon Google) qui lui donne ce qu'il recherche. Il ne crée pas une relation particulière ni sur le long terme avec cette webapp, il n'a donc pas les mêmes attentes et donc, exigences.
J'illustre mes propos par un exemple (totalement imaginaire) : Un des mes clients, un club de voyages qui vend des séjours tout compris, veut assurer la présence de sa marque sur le mobile, il me demande « Application ou WebApp ? ».
Je lui demanderai tout d'abord quel est son objectif et quel est l’usage qui va découler de son service mobile.
S'il veut élargir les canaux de diffusion de ses offres et même proposer l'acte d'achat sur un mobile, je lui proposerai sans hésitation la WebApp.
En effet, un utilisateur va t-il télécharger et surtout, conserver, une application qui lui présente « uniquement » des offres de séjours et dont il va se servir, au mieux 2-3 fois par an et, au pire, 1 fois tous les deux ans ? La réponse est clairement non et s'il la garde c'est qu'il a oublié de la supprimer et le résultat sera le même : elle ne sera jamais utilisée.
Il sera beaucoup plus pertinent, facile et efficace pour l’utilisateur d’effectuer une recherche via google lui permettant d’accéder au site du Club XXX qui, bien référencé et optimisé pour les smartphones, lui proposera toutes les offres adaptées à sa demande.
Ma réponse n’aurait pas été la même si le but de mon client était d'offrir un service pratique qui va au delà de la présentation des offres et de l'achat de billets, un service répondant à une demande et un usage, un service récurrent et ce, que l'on soit client ou pas de ce Club, le tout dans le but de créer une affinité forte avec ses clients et prospects mais aussi pour faire le buzz. Alors là, oui, l'application s'impose.
Vous l’aurez compris, l’analyse se fait au cas par cas, mais les critères d'usages sont toujours les mêmes.
Evidemment, si l'on fait les deux, (application + WebApp) ce qui me semble être la logique, (n'oublions pas que d'ici 2013/2014 plus de gens surferont sur le Web via un mobile que sur un PC), alors des passerelles seront mises en place pour générer du trafic d’une plateforme vers une autre.
Voyages SNCF a bien adopté cette logique de l’usage.
Pour ses clients réguliers elle a non seulement développé une application permettant de consulter et réserver des billets, mais aussi une application « Compagnon » qui permet de bénéficier d’une multitude d’informations sur son train, sur les gares de départ et d’arrivées…
Pour ses clients occasionnels, une WebApp efficace et ergonomique qui offre tous les services nécessaires à la réservation de son billet.
En conclusion, n'opposons plus les Applications et les WebApp, arrêtons d’essayer de deviner si une technologie va s’imposer sur une autre, car nous savons par expérience que les prévisions dans notre secteur sont plus qu’aléatoires.
Faisons preuve de modestie et remettons l’usage au centre de nos réflexions. Ce ne sont ni les marques, ni les agences qui définiront les usages de demain, mais bel et bien les consommateurs qui, grâce à leur adoption massive et rapide des technologies digitales (bien plus rapide que celle des marques et agences) nous montrent la voie."
source : http://www.journaldunet.com

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