Relancer la recherche sur les cellules souches embryonnaires, c'est bien l'intention du candidat Hollande, avouée lors d'une visite, ce 21 février, à l'Institut des cellules souches pour le traitement et l'étude des maladies monogéniques. Autoriser la recherche fondamentale sur les cellules souches embryonnaires nécessiterait de modifier la Loi de Bioéthique qui vient juste d'être « réactualisée », comme elle l'est tous les 7 ans. Pour le candidat, les enjeux sont majeurs tant au plan de l'innovation thérapeutique que pour la Santé publique.
Les cellules souches embryonnaires qui sont la source de tous les tissus et organes de l'organisme, représentent un des plus grands espoirs thérapeutiques. Aux Etats-Unis, Aux Etats-Unis, dès avril 2009, le Président Barack Obama avait dès son élection, demandé que la recherche sur les cellules souches à visée thérapeutique soit libérée de toutes ses restrictions d'alors, à condition que soient maintenues et respectées des recommandations éthiques strictes.
En France, la Loi de bioéthique du 7 juillet, interdit la recherche sur l'embryon et sur les cellules souches embryonnaires mais précise que « les recherches alternatives à celles sur l'embryon humain et conforme à l'éthique doivent être favorisées ». « …les recherches peuvent être autorisées sur l'embryon et les cellules embryonnaires lorsqu'elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d'efficacité comparable, en l'état des connaissances scientifiques». Les chercheurs doivent donc démontrer une avancée thérapeutique majeure et prouver qu'aucune autre méthode ne peut aboutir aux mêmes résultats pour obtenir une autorisation de recherche ou dérogation. Cela exclut toute recherche fondamentale, destinée à comprendre des mécanismes sans retombées à court terme.
La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines soulève des questions déthique (origine des cellules, statut de l'embryon, don d'ovocytes et commercialisation du vivant, but du procédé…). Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a réaffirmé le principe de l'interdiction des recherches sur l'embryon humain et son avis a été pris en compte dès l'élaboration de la loi de bioéthique du 6 août 2004.
Le candidat ne remet pas en cause les limites et leur encadrement et s'est dit attaché au respect de la dignité humaine et de la non-marchandisation du vivant. Son objectif, rattraper le retard par rapport à d'autres pays européens et aux Etats-Unis.
La France est-elle distancée ? Aujourd'hui, les Etats-Unis sont largement en tête de la recherche sur les cellules souches. D'autres pays sont bien placés comme la Chine, le Japon, Israël, la Grande-Bretagne et l'Espagne.
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