De nouveaux médicaments anticancéreux qui pourraient stopper l'hyperaction de la protéine mTOR qui, dans de nombreuses formes de cancer, entraîne la reprogrammation aberrante de cellules normales qui envahissent les organes et métastasent, c'est l'objectif de ces chercheurs de l'Université de Californie. La compréhension de ce processus qui conduit à l'étape fatale de la métastase et l'identification d'un moment clé dans ce processus, présenté dans l'édition du 22 février de Nature, ouvrent la voie à une nouvelle génération d'anticancéreux.
Ces chercheurs ont identifié le réseau de gènes régulés par la protéine mTOR, qui empêche la production de protéines dans les cellules. Ils expliquent pourquoi les tentatives de médicaments ciblant mTOR ont jusqu'ici échoué, mais suggèrent qu'une nouvelle classe thérapeutique en cours d'essais pourrai se montrer plus efficace pour la forme mortelle de cancer de la prostate.
La protéine mTOR est un régulateur maître de la synthèse des protéines humaines, contribuant à la nutrition, à la croissance et au contrôle du métabolisme des cellules sensorielles. Mais dans de nombreuses formes de cancer, ce processus dysfonctionne, entraînant une division anormale et aberrante des cellules conduisant aux métastases, la principale cause de décès des patient atteints de cancer. « De nombreux cancers montrent une hyperactivation de cette voie », explique le Pr David Ruggero, professeur agrégé d'urologie à l'UCSF. «Jusqu'à présent, nous ignorions comment mTOR perturbe la synthèse des protéines conduisant à un cancer mortel ».
La protéine modifie la synthèse d'un groupe spécifique de protéines qui induisent le développement et la croissance des cellules cancéreuses qui envahissent les organes normaux, expliquent les chercheurs qui viennent d'identifier les « ouvriers » de mTOR qui exécutent ses instructions, juste avant le dernier stade de l'expression des gènes, au moment où les gènes font la synthèse des protéines.
Cibler la synthèse anormale des protéines : Alors que certains médicaments ciblant mTOR, dont la rapamycine (Voir figure ci-contre) échouent car ils ne parviennent pas à bloquer complètement l'hyperaction de la protéine, les chercheurs ont testé avec succès, sur la souris et sur des lignées de cellules tumorales humaines, un nouveau composé expérimental appelé INK128, dérivé d'un composé découvert dans le laboratoire de l'UCSF actuellement en essais cliniques pour différents types de cancers. La recherche révèle qu'INK128 qui limite cette synthèse anormale des protéines lorsque la protéine mTOR est hyperactive semble très prometteuse pour traiter de nombreux cancers.
Source: Nature doi:10.1038/nature10912 Published online 22 February 2012 The translational landscape of mTOR signalling steers cancer initiation and metastasis (Visuels Cancer.gov, vignette NIH Cancer de la prostate métastasé)
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