Bambi vient de naître. Il est l'héritier du Grand Prince, cerf vaillant de la forêt. Avec ses amis Panpan le lapin et Fleur la moufette, Bambi va vivre de belles aventures au fil des saisons jusqu'à un événement tragique...
La critique forestière de Borat
Bambi est certainement l'un des Disney les plus cités encore aujourd'hui et en grande partie pour de mauvaises raisons.
Et pour cause, beaucoup semblent cantonner ce film à une scène, certes marquante, mais qui ne résume absolument pas le film.
Mais j'y reviendrai. Bambi arrive à une période charnière du studio. Comme je le disais hier, le film doit subir comme Dumbo des coupes budgétaires suite aux résultats de Pinocchio et Fantasia.
Néanmoins, Dumbo a remporté un certain succès et Disney repart de plus belle. De plus, le studio doit faire l'effort de guerre suite à l'engagement des Américains après l'assaut de Pearl Harbor. Cela passera par la propagande engrangée par des affiches et surtout des cartoons. Bambi apparaît donc comme le gros projet de l'année 1942 alors qu'il aurait dû être fait juste après Blanche Neige et les sept nains.
Les studios Disney auront l'idée vaseuse (comme très souvent à partir des années 90) de faire une suite qui en fait n'en est pas vraiment une, vu que l'action se situe durant l'enfance du petit faon.
Autant dire qu'elle est nulle à chier et sans intérêt. Comme par hasard, elle sortira au cinéma à l'international mais pas aux USA. Pas con les mecs. Mais revenons sur l'original qui mérite d'autant plus d'attention.
Le film est réalisé par David Hand, qui avait dirigé avec brio le premier long-métrage du studio. Dès les premières minutes, il présente les personnages principaux, à savoir le petit faon, Panpan le lapin et Maître Hibou campé par Gérard Hernandez dans le second doublage. Bambi sait d'ores et déjà qu'il est l'héritier du Grand Prince, cerf régnant sur la forêt et imposant le respect à sa vue.
Une tâche pas facile pour ce jeune prince qui, à peine né, doit se préparer à un avenir prédestiné.
Un aspect qui reviendra notamment dans Le Roi lion où le héros devra aussi se construire après la mort d'un être cher.
Il est alors sous l'aile de sa mère qui va l'éduquer et lui apprendre la vie en forêt. De plus, le petit se fait des amis en la personne du lapin Panpan et de la mouffete Fleur. La séquence sur la glace s'avère assez magique.
Malheureusement, tout prendra fin dans la fameuse scène située en début d'article. Les animaux sont considérés comme des cibles faciles pour les chasseurs. Ceux-ci ne sont jamais montrés mais sont illustrés par de la brume.
Elle apparaît comme un signe du danger, pouvant être n'importe où. La mort de la mère de Bambi n'est pas montrée évidemment (vous êtes dans un film pour enfants et le sang n'était pas montré comme de nos jours) mais suggéré par un coup de feu, l'absence du retour de la mère après la poursuite et les dires du Grand Prince.
Nous savons donc indirectement ce qui s'est passé et dans un certain sens, de façon encore plus dramatique.
A partir de là, nous avons droit à une ellipse temporelle. Bambi est devenu un cerf et est en pleine adolescence. Ce qui donne le temps de quelques séquences des jeunes mâles possédés par de jolies donzelles! Il est loin le trio de choc de départ.
N'ayant pas son pareil pour créer le mystère, le nouvel ennemi de Bambi sera un incendie. Bambi devra montrer qu'il a grandi et qu'il est prêt à devenir le chef aux côtés de son père. Bambi est donc loin d'être un film aussi innofensif qu'il semble l'être au premier abord, véritable récit d'initiation.
L'animation n'a pas vieilli et se révèle totalement superbe notamment au niveau des décors forestiers.
Un film loin de se cantonner à une seule scène et véritable récit d'initiation d'un futur roi.
Note: 16,5/20