Le reportage de France 2 devait dénoncer, au départ, les conditions d'hygiène non respectées dans les abattoirs... Au final, il ne fait que stigmatiser l'abattage rituel. Je me demande toujours pourquoi certains journalistes ne font pas leur travail à fond et pour qui ils travaillent pour détourner ainsi l'information.
Qu'est ce que l'abattage rituel? Un sacrificateur habilité par la mosquée égorge l'animal vivant en prononçant les paroles sacrées et en veillant à ce que l'animal ait la tête tournée vers la Mecque. A aucun moment il n'est fait mention de cette spécificité dans les propos des journalistes qui ne font que dénoncer l'égorgement de l'animal. Dans ce cas, pourquoi utiliser les termes inappropriés, si ce n'est dans le but de provoquer une polémique?
Le problème n'est donc pas une question de religion, c'est une question d'argent, d'équarrisseurs trop cupides pour prendre le temps de faire leur travail correctement. Pourquoi le reportage se limite t-il aux bovins et aux ovins? Pourquoi ne pas avoir enquêté dans un abattoir pour porcins et vérifier ainsi les normes d'hygiène? Pourquoi ne pas faire référence à la fête du boudin traditionnelle dans les villages français où l'on égorge le cochon sans prendre le temps de l'étourdir auparavant?
Oui, le reportage "la viande dans tous ses états" est choquant et dévoile de graves dysfonctionnements dans les abattoirs, en terme de respect de cette loi qui oblige à étourdir l'animal avant de l'abattre, à l'exception de la viande destinée à la consommation halal. Oui, il y a de graves manquements dans la traçabilité de la viande. Mais la viande que l'on achète au supermarché et qui provient d'un animal égorgé sans qu'on le sache, n'est pas halal, quoi qu'on en dise. Cessons d'attiser le feu de l'islamophobie pour rien, surtout en cette période d'élections présidentielles. Que les journalistes fassent leur travail en toute objectivité, sans parti pris, et étonnamment, je suis certaine que le discours sera différent.
La rubrique jeudi société : toutes les semaines (ou presque!), l'analyse d'un fait de société, mon point de vue, mes coups de gueule.