Chaque forme peut-être, engage la complexité du monde en ce qu’elle s’insère dans les rapports qui lient les choses entre elles, les modifie et ajoute son propre monde qu’elle ouvre en dedans du premier. On dit le tableau fenêtre ouverte sur un monde par les limites qu’il dessine, qu’on le considère comme espace symbolique, lieu géométrique où jouent à plat des formes sur un fond, ou surface de projection accueillant par diverses constructions perspectives les représentations illusoires extrapolant notre expérience visuelle. On a dit aussi qu’aucun objet n’était indépendant du lieu, du contexte dans lequel il se donnait à voir, quand bien même le tableau se voudrait un monde en soi, autonome, abstrait. Mais tout autant que le contexte influe sur notre perception de l’œuvre, la présence d’une œuvre habite le lieu réciproquement. C’est témoignage encore de ce que la réalité est une chose fluente qu’on se bricole au quotidien et à sa mesure. C’est peut-être une des plus vieilles leçons de l’art, et d’abord à ceux qui le font : engager dans chaque artefact le monde nous révèle comme il siège en nous, comme il nous est construction propre, mobile. Chacun son monde dans les signaux qu’il reçoit et dans ce qu’il projette : nous habitons les fictions que nous suggère l’échappée des choses. Alors qu’il s’offre comme point tangible auquel s’affronter -point de repère-, le tableau nous engouffre dans les vertiges de la représentation jusqu’à devenir la figure même de l’abîme perceptif. On y butte comme il s’esquive, se dérobe. D’un côté, le tableau se perd dans le lieu qu’il ouvre, de l’autre dans celui qui l’abrite comme objet mutique, clos ; comme mur. Renvoyant sans cesse l’un à l’autre l’origine se trouble à la faveur d’un mouvement circulaire projetant l’un dans l’autre, extrayant l’un de l’autre, continuellement. Ainsi, le tableau se prend toujours pour sujet ; ce qu’il met inlassablement en scène, presque malgré lui, c’est sa position d’image dans le monde, la gymnastique intellectuelle dont il réfléchi les mouvements. Au fond, que l’on considère les œuvres comme une évasion dans l’imaginaire ou comme une manière de penser le monde, elles n’échappent pas à se poser comme problème.
Chaque forme peut-être, engage la complexité du monde en ce qu’elle s’insère dans les rapports qui lient les choses entre elles, les modifie et ajoute son propre monde qu’elle ouvre en dedans du premier. On dit le tableau fenêtre ouverte sur un monde par les limites qu’il dessine, qu’on le considère comme espace symbolique, lieu géométrique où jouent à plat des formes sur un fond, ou surface de projection accueillant par diverses constructions perspectives les représentations illusoires extrapolant notre expérience visuelle. On a dit aussi qu’aucun objet n’était indépendant du lieu, du contexte dans lequel il se donnait à voir, quand bien même le tableau se voudrait un monde en soi, autonome, abstrait. Mais tout autant que le contexte influe sur notre perception de l’œuvre, la présence d’une œuvre habite le lieu réciproquement. C’est témoignage encore de ce que la réalité est une chose fluente qu’on se bricole au quotidien et à sa mesure. C’est peut-être une des plus vieilles leçons de l’art, et d’abord à ceux qui le font : engager dans chaque artefact le monde nous révèle comme il siège en nous, comme il nous est construction propre, mobile. Chacun son monde dans les signaux qu’il reçoit et dans ce qu’il projette : nous habitons les fictions que nous suggère l’échappée des choses. Alors qu’il s’offre comme point tangible auquel s’affronter -point de repère-, le tableau nous engouffre dans les vertiges de la représentation jusqu’à devenir la figure même de l’abîme perceptif. On y butte comme il s’esquive, se dérobe. D’un côté, le tableau se perd dans le lieu qu’il ouvre, de l’autre dans celui qui l’abrite comme objet mutique, clos ; comme mur. Renvoyant sans cesse l’un à l’autre l’origine se trouble à la faveur d’un mouvement circulaire projetant l’un dans l’autre, extrayant l’un de l’autre, continuellement. Ainsi, le tableau se prend toujours pour sujet ; ce qu’il met inlassablement en scène, presque malgré lui, c’est sa position d’image dans le monde, la gymnastique intellectuelle dont il réfléchi les mouvements. Au fond, que l’on considère les œuvres comme une évasion dans l’imaginaire ou comme une manière de penser le monde, elles n’échappent pas à se poser comme problème.