Municipales: poussée de la gauche au 1er tour, la droite minimise

Publié le 09 mars 2008 par Carlitablog666

PARIS (AFP) - La gauche réussit une poussée au 1er tour des élections municipales, d'après les estimations et résultats connus à 21H00, mais la droite juge son score "pas si mauvais" et appelle à la mobilisation pour dimanche prochain.

Au plan national, les listes de gauche et des Verts obtiendraient 47,5% des suffrages et celles de droite 40%, selon un sondage CSA-Dexia effectué et rendu public dimanche.

La participation devrait se situer entre 68% et 70,5%, selon les estimations de trois instituts de sondages, un score supérieur aux 67,29% enregistrés au 1er tour en 2001, et qui peut être comparé aux 69,42% de 1995.

Rouen et Alençon basculent à gauche, tandis que le PS conserve dès le 1er tour ses bastions du Mans et de Tourcoing, et est très bien placé à Lyon, Lille, Caen, Rennes, Brest et Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

A Strasbourg, le socialiste Roland Ries arrive en tête avec 44% des voix, devant la maire sortante UMP Fabienne Keller, qui obtient 34%, selon une estimation TNS-Sofres.

A Reims, où le sortant UMP ne se représentait pas, la lutte fratricide entre Renaud Dutreil (UMP, 23,5 à 23,9% selon les instituts) et Catherine Vautrin (UMP-diss, 24,5 à 24,9%) profite à la PS Adeline Hazan (41,6 à 42%). Tout dépendra des reports de voix au second tour.

L'ex-candidate PS à la présidentielle Ségolène Royal a décrit ce premier tour comme un "vote sanction" pour le pouvoir qui doit "s'amplifier au deuxième tour". Mme Royal a aussi demandé au Premier ministre François Fillon de "renoncer au paquet fiscal" voté l'été dernier.

Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a jugé pour sa part que la droite avait subi un revers, mais que les résultats n'étaient "pas si mauvais que les sondages les ont annoncés".

Le premier tour est "indécis mais plus équilibré qu'annoncé", a abondé François Fillon, reprochant à l'opposition "d'exacerber les clivages partisans" et de "mélanger les enjeux locaux et ceux de la nation".

La droite résiste dans plusieurs villes symboles où elle paraissait très menacée.

A Marseille, la liste du sortant UMP Jean-Claude Gaudin est au coude à coude avec celle du PS Jean-Noël Guérini, avec 40,1 % chacune, selon une estimation Ipsos-Dell.

La droite pourrait finalement conserver Toulouse, où le sortant Jean-Luc Moudenc arrive en tête avec 42% des voix, devant la liste conduite par le socialiste Pierre Cohen, créditée de 38%, selon TNS-Sofres.

La droite conserve encore des bastions comme Cholet, Epinal et Meaux (Seine-et-Marne), où le patron des députés UMP, Jean-François Copé, atteint 70%.

Elle se trouve enfin en situation de battre dimanche prochain le sortant PS à Angers.

Les premiers scores connus des ministres sont plutôt bons pour l'UMP.

Eric Woerth, Xavier Bertrand, Luc Chatel, Eric Besson, Jean-Louis Borloo, Valérie Létard, Michèle Alliot-Marie et François Fillon sont élus au 1er tour.

Le ministre de l'Education Xavier Darcos (45,25%) est en ballottage délicat à Périgueux face au PS Michel Moyrand (45,70%). Jean-Marie Bockel est en ballottage favorable à Mulhouse.

Le MoDem enregistre un résultat national décevant avec 4%.

A Pau, son leader François Bayrou serait en deuxième position avec 32,1% à 32,5% selon les sondages, derrière la députée PS Martine Lignères-Cassou (33,7 à 34,6%) et devant le sortant PS soutenu par l'UMP Yves Urieta (27,5 à 28%).

Un autre candidat MoDem, Gilles Artigues, est en position d'arbitre à Saint-Etienne avec 20,3%, entre le sortant Michel Thiollière (UMP-Rad, 36,9%) et Maurice Vincent (PS, 36,9%).

M. Bayrou a déclaré dimanche que son mouvement ne donnerait "pas de consigne générale" pour le deuxième tour, mais examinerait la situation "ville par ville, candidat par candidat".

Largement occultées par les municipales, les cantonales pourraient être l'occasion pour le PS d'accroître son avantage dans les départements. A 17H00, la participation y était légèrement inférieure à celle de 2001, 54,53% contre 55,55%.