Je ne sais pas vous, mais moi toute cette neige m'a donné froid. Je vous propose de nous réchauffer, en quittant, le temps d'un billet, l'année 2012 pour revenir en 2011, et plus précisément le 12 juillet 2011, soit deux jours avant mon anniversaire, que j'avais décidé de fêter par une randonnée dans le Moyen-Atlas. Le matin, nous avions découvert la vallée rouge ; l'après-midi, notre guide nous a emmenés dans une autre vallée située un peu plus au nord, à quelques dizaines de kilomètres de Boulemane.
Cette vallée n'est pas une vallée comme les autres. Elle renferme en effet un village étonnant : la kasba de Taferdoust.
De loin, la kasba ressemble à un grand navire échoué entre les méandres d'un bras de rivière. Un navire majestueux auquel on accède par un pont construit pendant l'époque coloniale.
Une fois les escaliers montés, sur les talons de Fred et de notre guide Said, on arrive dans un village qui fait corps avec la montagne.
Tout de pierre - pas de terre ici, nous sommes dans le Moyen-Atlas, il fait beaucoup plus froid qu'à Ouled Emgatel et, l'hiver, il neige.
Les ruelles de Taferdoust sont muettes. A l'exception de la mosquée, qui s'anime plusieurs fois par jour, le village est entièrement silencieux.
Son secret se cache derrière ses portes.
Elles révèlent tout un monde abandonné, des pièces vides et poussiéreuses où le temps semble s'être figé. Des moulins sans olives, des cheminées sans feu, des objets solitaires...
... des maisons sans toits, pour un village sans habitants.
Taferdoust est un de ces villages abandonnés du Maroc, délaissé pour sa version plus moderne, plus confortable et plus facile d'accès, juste de l'autre côté de la rivière.
C'est un tête-à-tête étrange entre Taferdoust la jeune et Taferdoust l'abandonnée.
(le soleil ne s'est pas miraculeusement levé entre-temps, la dernière photo a juste été prise le lendemain, en rentrant à Fès).