Plus mauvais perdant, menteur et haineux que jamais, Patrick Devedjian peut toujours accuser les sondages de tous les maux y compris de rouler pour la gauche, rien, surtout pas ses outrances, ne peuvent masquer la vérité : au soir du premier tour des municipales, la droite a été sanctionnée par les électeurs.
Même s’il faut bien entendu (ne serait-ce que par respect de la démocratie) attendre le second tour pour tirer des conclusions définitives, force est de constater qu’avec un écart d’environ sept points en faveur de la gauche au niveau national, à défaut de vague rose, on assiste bel et bien à un désaveu des plus cinglants à Nicolas Sarkozy et sa volonté de politiser ces municipales. La preuve la plus marquante, et la plus terrible pour le président de la République, est sans nul doute le défilé des ténors de l’UMP trimbalant leurs mines déconfites (mention spéciale à Christine Lagarde qui dans le 12e arrondissement de Paris fait un score digne de son incapacité à prévoir la croissance) sur tous les plateaux télés pour expliquer que ces élections ne sont que locales… Bref, dans la défaite, l’UMP se détache du boulet qu’est devenu le chef de l’Etat, y compris François Fillon qui s’est contenté de féliciter… les 36000 maires de France. Si la dynamique se poursuit le 16 mars, on n’ose imaginer les demandes des caciques de l’UMP qui n’hésiteront probablement pas à accuser Nicolas Sarkozy de les avoir menés à la défaite.
Mais que la gauche, notamment le PS, ne se réjouisse pas trop vite : d'une part, dans de nombreuses villes le MoDem peut encore sauver l'UMP, comme au bon vieux temps de l'UDF. D'autre part, le syndrome des élections 2004 n’est pas loin : une victoire lors d’élections intermédiaires peut parfaitement empêcher le PS, qui est toujours bien malade, de se remettre en cause. Et ainsi laisser le champ libre à la droite et Nicolas Sarkozy, même discrédité, pour 2012.