Le peuple a de la mémoire, Monsieur Sarkozy !

Jusqu’au bout de son quinquennat, M. Sarkozy aura manqué du plus élémentaire respect vis-à-vis des Français. Sa soudaine conversion de président des riches en « petit père du peuple », dressé contre « le système » qu’il si a complaisamment servi durant cinq ans, est son ultime impolitesse à la France qui se lève tôt.

Qui peut oublier que pendant cinq ans, M. Sarkozy a gouverné contre le peuple en inventant l’assistanat des riches, en leur distribuant, dans une crise « sans pareille » (sic), une myriade de prébendes et de privilèges.

Rappelons en les plus faramineux : l’exonération de droits de succession pour les plus gros patrimoines, l’abattement d’impôt sur la fortune, le bouclier fiscal, les niches fiscales en tout genre…

Dans la France de M. Sarkozy, les plus hauts revenus payent moitié moins d’impôts (25%) que les classes populaires et les classes moyennes (47%). Le symbole de cette présidence contre le peuple, il est aujourd’hui à l’Assemblée nationale avec le vote de la TVA Sarkozy qui va soutirer 13 milliards supplémentaires aux classes populaires et aux classes moyennes. Elle vient s’ajouter aux 40 taxes créées depuis le début du quinquennat, à l’intégration dans le barème de l’impôt sur le revenu de 200 000 familles modestes, à l’augmentation du taux réduit de TVA de 5,5 à 7% qui touche des biens de consommation essentielle tels que l’eau, les transports, le logement social, les fournitures scolaires…

La plus grande indignité faite au peuple, c’est de faire passer l’injustice pour du courage. C’est de lui présenter des bouc-émissaires de circonstance pour faire oublier toutes les avanies qu’on lui fait subir. C’est de présenter le Fouquet’s comme une brasserie populaire. C’est de mésestimer son intelligence. L’appel au peuple de Monsieur Sarkozy, c’est « je vous ai menti ! », « réélisez moi ! ».

Jean-Marc Ayrault