La Cour Suprême du Canada a émis vendredi dernier un jugement capital qui met fin à des années de débat : les cours obligatoires d’ « éthique et de culture religieuse » au Québec sont conformes à la Charte canadienne des droits et des libertés, affirmant ainsi la primauté de l’Etat sur les familles en matière d’éducation religieuse. Un fait plus qu’inquiétant.
Jusqu’en 2008 un consensus semblait exister entre le choix des familles et la possibilité ou non pour l’enfant de suivre dans l’enseignement public un cours d’enseignement moral et religieux catholique ou protestant. Mais cette même année, le gouvernement décide d’instaurer un cours « d’éthique et de culture religieuse » à visée multiculturelle : toutes les confessions y sont présentées d’un point de laïc et donc, d’après la définition officieuse de la laïcité qui nous a été donnée de voir depuis des décennies en Occident, une vision conforme aux exigences de l’Etat des religions. Ce cours doit se dispenser dans les établissements publics (logique) mais également privés, une atteinte claire et nette à l’autonomie des écoles que rejoignent les enfants désireux de se former dans un endroit respectueux de leurs convictions personnelles.
Deux parents catholiques résidant à Drummondville ont saisi la « justice » afin de pouvoir dispenser leurs enfants de ces cours, arguant que « le relativisme auquel seraient exposés les élèves qui suivent le cours ECR entraverait leur capacité de transmettre leur foi à leurs enfants ». Déboutés par la Cour supérieure du Québec, puis par la Cour d’appel, les deux parents ont porté l’affaire devant la juridiction canadienne suprême avec le jugement que l’on sait aujourd’hui.
Pour les « juges suprêmes », les cours en question « ne contrevien[nen]t pas à la liberté de conscience et de religion ». Mais ce procès est avant tout une formidable opportunité pour le gouvernement de réaffirmer son amour du multiculturalisme, dystopie vouée à l’échec et qui ne peut survivre que grâce à la rééducation de la société, les cours d’ « éthique » servant d’outil à la formation de nouveaux citoyens sans d’autre religion que celle de l’Etat.
Il est intéressant de noter l’usage orwellien du mot « éthique » dans cette affaire tandis que son aboutissement n’est rien d’autre qu’une privation des parents de leurs droits fondamentaux. Assiste-t-on à l’instauration d’un Etat-matrice reposant sur des individus sans conscience, sans racines et sans libre volonté ou à retour de l’URSS, soit la première solution à l’état embryonnaire?
Dans ces temps difficiles, nous devons résister et surtout garder la foi.