Selon Saint Bonaventure, Marie fut préfigurée par Ruth, dont le nom signifie » celle qui voit etqui se hâte » ; car, quand Marie nous voit dans la tribulation, elle en est touchée et se hâte de nous veniren aide.
Dans son désir de nous favoriser, ajoute Novarin, elle ne peut souffrir de retard ; et, loin deretenir ses grâces d’une main avare, cette Mère de miséricorde n’a rien de plus pressé que de répandre surses serviteurs les trésors de munificience. »
Oh ! comme cette bonne Mère est prompte à secourir quiconque l’invoque ! En expliquant un passage desCantiques, Richard de Saint-Laurent fait cette remarque : » Le coeur maternel de Marie n’est pas moinsprompt à donner le lait de la miséricorde à ceux qui le demandent, que les jeunes chevreuils ne le sont àbondir ; un simple Ave Maria suffit, assure-t-il, pour faire jaillir à flots ce lait bienfaisant. »
Et, selonNovarin, la bienheureuse Vierge ne se contente pas de courir, elle vole au secours de ceux qui l’invoquent.Dans l’exercice de la miséricorde, dit-il, elle ne peut manquer d’imiter le Seigneur : fidèle à la promessequ’il nous a faite en ces termes : Demandez et vous recevrez, Dieu semble prendre des ailes quand il s’agitd’aller tirer de la peine une âme qui l’appelle à son aide ; ainsi fait aussi Marie quand nous la prions ; ellene sait nous différer son assistance.
Par là, on comprend quelle est cette femme dont il est dit dansl’Apocalypse : Il fut donné à la femme deux grandes ailes pareilles à celle de l’aigle. Par ces ailes,Ribeira entend celles de l’amour, à l’aide desquelles Marie s’élevait sans cesse vers Dieu. Mais lebienheureux Amédée donne une explication plus conforme à notre sujet ; pour lui, ces ailes d’aiglemarquent la promptitude de Marie à secourir ses enfants. Les séraphins eux-mêmes, ajoute-til, nesauraient égaler la rapidité de son vol.
Les Gloires de Marie par Saint Alphonse-Marie de Liguori