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Les sondages sont un problème, ceux qui les commentent aussi

Publié le 22 février 2012 par Leunamme

C'était le cas déjà lors des derniers scrutins présidentiels, l'omni-présence des sondages. Sur le choix de vote évidemment, mais aussi sur toutes sortes de sujets  parfois complètement idiots, du style quel est le candidat le plus sexy. En 2012, leur prégnance est encore plus forte. Il y en a tous les jours et parfois plusieurs par jour. Le problème, c'est que si leur utilité démocratique n'a jamais été prouvée, leur nocivité est bien réelle.

 Je ne m'apesentirai pas sur les différentes manières dont ils peuvent manipuler : question orientée, choix du panel, moment où la question est posée. Tout cela est connu depuis longtemps, et la réalité des résultats est bien souvent venu le démontrer. Le danger ces derniers temps vient du fait que les sondages peuvent servir à essayer de transformer le cours d'une élection. On se souvient de 2007 où le troisième candidat a été créé de toutes pièces grâce à un sondage opportun le donnant vainqueur au second tour dans tous les cas de figure alors même qu'il n'était pas en capacité de figurer à ce second tour,à l'époque il n'était même crédité que de  % dans certains sondages.

Le problème, en fait, c'est que ces derniers ont remplacé toute analyse politique de fond. Chaque proposition politique, chaque discours est analyse à l'aune des sondages. La politique, la vraie, celle qui est bâtie sur la confrontation des idées est en train de disparaître. Les idées même disparaissent puisque les politiques eux mêmes s'alignent sur ce qu'ils croient savoir de la France et des Français dans ce qu'ils lisent dans les sondages. Le résultat, les différences s'estompent, les projets deviennent moins lisibles et c'est la personnalité des candidats qui devient le critère de choix principal.

Pour autant, les sondages ne seraient rien sans les commentaires qui vont avec. Certes, je viens de le dire, les chiffres donnés sont sujets à caution, mais même en admettant qu'ils aient une quelconque once de sérieux, la plupart du temps, les commentaires des soi-disant experts politiques sont en totale déconnection avec les résultats affichés. Et c'est particulièrement vrai en 2012.

Qu'est ce que l'on peut entendre en ce moment ? le jeu se resserre, Sarkozy remonte, rien n'est joué (ça c'est vrai, mais quand même !). Diable ! Ce scrutin serait donc haletant. Ben non, pas vraiment si on lit bien ce que les chiffres indiquent. Depuis 6 mois tous les sondages donnent François Hollande autour de 30 %, il n'a jamais été plus bas que 27 %, ce qui même dans ce cas constituerait un record pour un candidat socialiste à un premier tour (excepté 74 ou Mitterrand était le candidat commun de toute la gauche, et 1988 où il était alors sortant avec une aura formidable). Quant au second tour, depuis 6 mois, l'écart n'est jamais descendu en dessous des 10 points. Là aussi, à 2 mois du scrutin , c'est une première. Autrement, dans l'état actuel des choses, il n'y a pas de suspens, et personne ne voit pour l'instant les choses bouger, même si en politique les surprises sont toujours possibles.

Alors, pourquoi un tel discours qui laisse envisager un vrai suspens ? La réponse est simple : il ne faut jamais oublier que les journalistes et autres commentateurs travaillent pour des journaux, des radios ou des télévisions, et que le suspens, ça fait vendre. C'est donc pour des raisons purement mercantiles que Nicolas Sarkozy est maintenu à flot. Certes, on peut penser que pour certains journalistes, au Figaro notamment, il y a le secret espoir d'une victoire à l'arrachée, mais pour les autres ? Quel intérêt  les grandes chaînes auraient à proposer des émissions politiques qui leur coûtent cher, si les jeux sont faits ? 

Bref, les commentateurs ont donc tout intérêt à tordre le cou à des sondages eux-mêmes suspects. Le vrai sondage, ce sera celui du 22 avril.

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