Différentes expériences ont été menées par les chercheurs Koett Van Ittersum (Georgia Institute of Technology) et Brian Wansink (Cornell University) auprès d’étudiants :
La première consistait à demander à 225 étudiants de verser dans 7 bols une quantité spécifique de soupe : 1 bol de contrôle, 3 bols plus petits et 3 bols plus grands. Comme on pouvait s’y attendre, les quantités versées ont été plus importantes dans les grands bols et moins importantes dans les petits bols, par rapport à la quantité spécifique demandée.
La deuxième expérience réalisée lors de deux camps d’été a montré que les étudiants qui avaient utilisé de grands bols se sont servis de 9 à 31 % de soupe en plus que la quantité normale.
La première conclusion de ces études n’est donc ni la plus surprenante ni la plus inédite : choisir des assiettes, bols, verres à vin etc de plus petite taille permettrait de revoir spontanément, et donc sans frustration, ses portions à la baisse. Pourquoi ne pas donc essayer de se servir le plat principal dans une assiette à dessert !
Un mouvement a été lancé dans ce sens aux États-Unis, émanant justement de la Cornell University : le « Small Plate Movement ». Il incite à arrêter de manger le repas le plus important dans une assiette de 10 pouces (environ 25 cm) au moins une fois par mois.
On réalise d’autant plus l’importance de cette relation de cause à effet quand on met en parallèle la progression du surpoids et de l’obésité chez les Américains et l’augmentation de la taille des assiettes utilisées aux Etats-Unis d’environ 23% depuis 1900…
Par contre une autre étude publiée dans le même journal a montré qu’on mangerait moins en utilisant des fourchettes plus grandes, ce qui peut sembler plus étonnant !
D’autres expériences de cette même étude ont porté sur la couleur de la vaisselle utilisée et de la nappe.
Il semblerait que servir un met dans un plat ayant une couleur contrastant avec celle de l’aiment fasse paraître la quantité plus importante : les participants ayant mangé des pâtes à la sauce tomate dans une assiette blanche ou des pâtes avec une sauce blanche dans une assiette rouge ont diminué de 21% leur portion par rapport au schéma inverse.
La couleur de la nappe, ou du set de table, a elle aussi un impact : la couleur doit cette fois-ci être la plus proche possible de celle de l’assiette, question d’illusion d’optique pour faire paraître la nourriture plus abondante et donc moins se servir. Voyez-vous une différence de quantité perçue entre les 2 photos ci-dessous ?
La quantité servie est identique entre les 2 assiettes, seulement sur la seconde l’uniformité de couleur entre le set de table et l’assiette semble projeter le contenu vers l’avant donc celui-ci paraît plus près et plus important.
Une autre étude américaine publiée récemment dans le journal Health Affairs indique quant à elle que les restaurants proposant des demi-portions et qui le font savoir aident les gens à manger moins. L’auteure principale Janet Schwartz, psychologue et professeur assistante en marketing à la Tulane University en retire que « les gens sont prêts à réduire leurs portions, mais il faut le leur proposer. Ils ne le feront pas par eux-mêmes ».
Environ un tiers des clients d’un restaurant chinois proposant des plats à emporter a ainsi choisi la demi portion lorsque le choix était possible, après incitation du serveur. Encore faut-il dans ce cas ne pas choisir plus de plats différents, et rares sont pour l’instant en France les restaurants à proposer cela, cela ayant un impact financier pour le restaurateur…