Les résultats d'une activité (physique ou mentale) dépendent en partie des efforts consacrés à cette activité qui peuvent eu mêmes être motivés par une récompense. Par exemple, explique l'Inserm, le sportif est susceptible de s'entrainer « plus intensément » si le résultat lui apporte un prestige social ou monétaire. Il en va de même pour l'étudiant qui prépare ses examens dans l'objectif de réussir sa carrière professionnelle.
Action ou cognition? Les chercheurs du Centre de recherche en neurosciences de la Pitié-Salpêtrière ont cherché savoir si des efforts mentaux et physiques sont conduits par un centre de motivation commun ou s'ils sont menés par des parties distinctes du cerveau.
Pour étudier les mécanismes neuronaux qui découlent d'une activité mêlant l'action et la cognition, les chercheurs ont soumis 20 participants volontaires allongés la tête dans un appareil d'IRM fonctionnelle à plusieurs séries de tâches, conjuguant effort mental et physique, leur permettant d'accumuler des gains qu'ils peuvent remporter mais qui sont plafonnés pour chaque série à partir de la première réponse fausse de la série. A la fin de chaque test, un récapitulatif des gains est projeté de manière à motiver le participant.
Grâce à l'IRM, les chercheurs ont pu identifier dans le cerveau, un système motivationnel général, capable d'activer n'importe quel type d'effort, qu'il soit mental ou physique, situé dans la zone du striatum ventral. Cette zone s'active en fonction du degré de motivation et recourt à une partie spécifique du striatum lorsque la tâche à réaliser est difficile sur le plan cognitif ou sur le plan moteur.
Le striatum ventral, zone clé de la motivation ? C'est ce que suggèrent les chercheurs, et en mobilisant soit la partie motrice soit la partie cognitive du striatum selon l'action à mener. « Le striatum ventral pourrait commuter les connexions en fonction de la demande, c'est-à-dire amplifier l'activité neuronale dans le noyau caudé pour une opération cognitive et dans le putamen pour une action physique » conclut Mathias Pessiglione.
Source : Communiqué Inserm (Visuel) et PLoS Biology, le 21 février, volume 10, doi.org/10.1371/journal.pbio.1001266 Neural Mechanisms Underlying Motivation of Mental Versus Physical Effort