Le RPG en ce début d’année, c’est un terrain risqué ! Avec la vague Skyrim, il ne reste plus de place pour grand monde. Pourtant, Electornic Arts tente de tirer son épingle du jeu avec Les Royaumes d’Amalur, une nouvelle licence roliste inspirée par le créateur de Forgotten Realms. On ne se souvient que trop bien du désastre Dragon Age II, qu’en est il de celui la…
Ca a comme un coté déja vu...
Pour commencer, signalons que Les Royaumes d’Amalur était censé être le nouveau MMORPG d’Electronic Arts. La probable arrivée de Old Republic a sans doute fait basculer le destin du jeu qui perd son coté online pour se retrouver entièrement solo. Du coup, le game design du jeu fera fortement penser a un MMO solo. On retrouve tout ce qui fait la richesse du genre. Une durée de vie tout simplement incroyable. L’immensité de la carte pourra vous faire peur. Si vous avez perdu votre vie avec Skyrim et que vous n’avez toujours pas le gout de retrouver une vie sociale, ce soft fera de vous un no-life en herbe. On retrouve une richesse de contenu dans le jeu assez incroyable et ce n’est pas pour déplaire, surtout en ce moment ou les jeux sont de plus en plus avares. On retrouve donc une variété d’équipements et de quêtes, un nombre de villes ahurissant… Comptez 20 a 30 heures pour finir la quête principale, le triple pour faire le tour du jeu a 100%. On en a donc pour son argent.
Charmant pour un pique-nique.
Le système de jeu s’appuie sur des combats très dynamiques dans la veine des actions RPG. Fini le tour par tour donc. On se bat en temps réel contre les monstres avec un système de combo simple mais efficace. La possibilité aussi de changer d’arme rapidement pour user de bâtons ou d’arcs et enfin une bonne liste de sorts et compétences pour clôturer le tout. On trouve une grosse inspiration Fable dans le système mais bien mieux équilibré. On pourra aussi y voir un coté Diablo dans l’envie de nervosité mais encore une fois, on pense bien plus a World of Warcraft tant la ressemblance avec le MMO est présente. La quête du loot est d’ailleurs très présente dans le jeu. Elle est bien moins nerveuse et riche que dans un WoW ou même un Diablo mais suffisante pour vous donner envie d’explorer tel ou tel donjon pour y récupérer le trésor qui vous rendra invincible ! La montée en niveau est elle aussi beaucoup plus MMOesque que dans les RPG traditionnels. On a peu de caractéristiques à évoluer et c’est plus ou moins autour d’arbres de talents que l’on va créer son personnage. Un système de classes assez large et permissif donne en plus une vraie personnalisation de son héros. Bref, de ce coté la, les fans de MMO ne seront pas dépaysés. Pour ceux qui aiment les bons vieux Baldur’s Gate, c’est une autre affaire.
Certains sort sont dévastateurs.
La réalisation n’est pas non plus en reste sur Amalur. Même si du clipping est très présent et quelques problèmes de framerate se font ressentir, le jeu est vraiment très beau et plutôt bien optimisé sur PC. On regrette simplement une direction artistique sans risque et s’appuyant sur ce qui marche : du médiéval avec une petite touche cartoon. On aurait aimé un peu plus d’originalité de ce coté là. Heureusement, même si l’immersion ne se fait parfois pas vraiment par le visuel, il faut bien dire qu’un soin particulier a été apporté a la bande son. Les doublages sont de très bonne facture et la musique est d’une qualité assez incroyable. Certains thèmes pourraient facilement rentrer dans les annales de la musique de jeu tant ils sont splendides. On retrouve également du très classique et du moins bon mais on reconnait un vrai travail de ce coté. Encore une fois, dommage que l’univers ne soit pas si attrayant que cela à cause d’une envie de plaire à tout le monde et le manque d’inventivité dans la touche artistique. On aurait aimé être visuellement surpris, ce n’est pas le cas…
Les passages en villes pour faire le vide dans son inventaire.
Enfin dernière déception, le scénario. Dès les premières minutes j’ai eu du mal à suivre cette énième histoire de héros élu qui réussite d’entre les morts tel Jésus pour sauver le monde d”un conflit meurtrier. On nous parle de puit des âmes qui ramène les morts à la vie, de conflits entre deux peuples et ce genre d’histoires qui soufflent dans les RPG depuis la nuit des temps. Une trame de fond qui ne suffit pas pour rester passionné dans le scénario. Ça manque d’un souffle épique, de choix, d’incidence… Après avoir joué à The Witcher 2, c’est sur qu’Amalur va vous mettre une sérieuse douche froide coté scénaristique et maturité. Pour autant, il faut avouer que même si le classicisme est effarant et que le scénario est monotone, il n’est pas pour autant mauvais. On a le droit à quelques rebondissements et évolutions au fil du jeu, ce qui redonne de l’intérêt. Par contre, les quêtes annexes, elles, manques vraiment d’écriture, là ou Skyrim arrivait à les rendre vraiment passionnantes. Amalur arrive à faire des quêtes funs et variées, mais pas pour autant passionnantes à suivre. Dommage.
Bilan positif donc pour ce Royaumes d’Amalur. Même si on sent un peu la facilité et le manque d’originalité dans le jeu, on retrouve un contenu vraiment honnête et un jeu qui saura ravir les fans de MMO et de RPG. On pestera parfois contre quelques problèmes de jeunesse et un design vraiment trop vu mais force est de constater que le travail est bien fait et que Electronic Arts a réussi à nous faire oublier un Dragon Age II très douloureux.
[rating : 4/5]