Dans une interview à la Tribune, Dominique Maillard, président de RTE, la filiale d’EDF en charge des lignes haute tension, a expliqué son objectif pour l’avenir proche: « désenclaver les « péninsules électriques » françaises ».
Ces « péninsules électriques » sont en particulier la Bretagne et Provence-Alpes Côte d’Azur. Ces deux régions cumulent plusieurs handicaps: non seulement, elle produisent peu d’électricité mais en plus elles sont reliées aux autres régions par des corridors les rendant plus vulnérables aux baisses de production.
Il convient donc de renforcer les capacités de transport d’électricité à destination de ces régions, comme l’explique Dominique Maillard: »Dans le Var et les Alpes Maritimes, nous avons doublé la capacité de la seule ligne 400.000 volts (le long de la côte) ».
Suffisant pour réduire la vulnérabilité ? Non, l’affirme le président de RTE: « ce renforcement s’effectuant sur les mêmes pylônes, faute d’autorisation pour construire une autre ligne, la vulnérabilité ne sera pas réduite. » avant d’ajouter: « Nous renforcerons alors le filet de sécurité que constitue le maillage intérieur, par la construction de trois liaisons souterraines à 225.000 volts. »
La Bretagne n’est pas en reste. Si RTE a trouvé une solution temporaire consistant à installer des batteries de condensateurs pour soutenir la tension, l’entreprise plaide pour une solution plus durable. « Dans la région de Brest, le projet d’une centrale à gaz est lancé par les pouvoirs publics, pour une mise en service en 2017 au plus tard. » L’ouverture de cette centrale permettra à la Bretagne de produire davantage d’électricité pour ses habitants. De plus, un « filet de sécurité » à 225 000 volts entre Lorient et Saint-Brieuc devrait être mis en place.