Nous prenons ce mot dans son sens étymologique grec de Politikos qui indique le cadre général d'une société organisée dans un but de développement commun. Bien qu’apparenté, ce mot est très nuancé en comparaison de l’autre mot grec Politikè, ou art politique qui se réfère à la pratique du pouvoir, c’est à dire aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir. La nouvelle politique est celle de la construction coopérative du cadre favorisant le bien commun et n’a rien à faire avec la lutte engendrée par la compétition qui corrompt et dévoie tous ceux qui la pratique. Le schéma de penser martelé par la compétition induit automatiquement la violence qui finit par amener la guerre. La compétition divise quand la coopération fédère. L’âme de la nouvelle politique est la coopération entre individus également responsables et qui décident ensemble par le débat puis par le vote de la loi et des règles qui s’appliqueront à tous, avec la même équité et sans aucune exception. La nouvelle politique ne se délègue pas et est incompatible avec le principe de l’élection. Le principe de « l’élu » qui décide pour tous les autres est un principe archaïque issu de la domination du plus fort ou du plus habile, trop rarement du plus sage, sur « la masse populaire » dont on postule qu’elle est incapable d’autogestion et que de fait, on maintient dans l’ignorance et la dépendance.
Avec l’éveil des consciences en cours sur notre planète, la délégation du pouvoir sera bientôt anachronique. Le travail principal qui reste à accomplir pour intégrer la nouvelle politique à nos sociétés est un travail de déconditionnement des individus. Chacun peut juger de tout en âme et conscience si on lui accorde le temps de la réflexion et si on lui présente les arguments et contre arguments nécessaires.
L’individu, quand il s’agit du quidam, est toujours présenté comme faible, dépendant et soumis aux aléas de la vie et du « destin ». Pour « l’élu » qui pourtant n’est qu’une femme ou un homme comme les autres, comme par magie ce principe ne s’applique pas car il est investi d’un « grâce toute particulière » ! Il est en fait investi d’un mandat déterminé par une caste dominante qui force argent et manipulation médiatique achète ses talents d’orateur et d’acteur politique.
Il n’existe pourtant pas d’humain qui soit supérieur ou inférieur. Nous sommes tous différents et chaque individu a sa propre sensibilité, son autonomie créatrice et son libre arbitre inaliénable. Nous sommes tous l’incarnation d’une conscience qui de part sa présence ici et maintenant a son intérêt et sa fonction dans la bonne marche du devenir commun. Cette conscience est la cause première de tout ce qui est. Elle n’est pas récusable et lui nier son pouvoir créateur et de décision est une injure faite à la vie dans la diversité de son expression.
La paix sociale ne pourra être retrouvée que par la participation de chacun à l’élaboration des règles qui régissent la vie en société. Les points de vue particuliers sont toujours défendus par des lobbies d’intérêts particuliers quand les points de vue communs ne peuvent émerger que de la consultation de tous. Ils bâtissent alors un compromis qui, s’il n’est pas une vérité absolue, a au moins le mérite d’établir un pont, un passage que tous acceptent d’emprunter ensemble. C’est cette cohésion qui est facteur de progrès et permet d’assembler les énergies pour construire un avenir commun.
En cela l’élection présidentielle française qui s’annonce n’est que la continuation de la parodie de démocratie qui se joue depuis trop longtemps dans notre pays. Les roitelets assoiffés de pouvoir et jouant de leurs beaux discours flatteurs se bousculent au portillon de notre monarchie élective. Un seul candidat propose de changer de république et de réunir au lendemain de son élection une assemblée citoyenne pour refonder les principes de la constitution qui régit notre vie en commun et notre participation à bonne la marche de la société. Même s’il était élu, ce qui devant le blocus général du système en place parait encore peu probable, même dans ce cas rien ne sera gagné. La prise de pouvoir et l’indépendance personnels ne sont pas le résultat d’un vote mais d’une réappropriation au quotidien du débat et du choix politiques par chacun. Il faudrait, pour motiver les troupes, que soit inscrit dans cette nouvelle constitution l’instauration d’un Salaire Universel Citoyen, versé à chaque française et à chaque français en âge de voter . Le versement de ce salaire universel citoyen ( SUC) serait soumis à une participation obligatoire à la vie publique, aux débat et aux votes. Les moyens de communications modernes offrent déjà avec quelques aménagements la possibilité de cette créativité et de cette interactivité.
Pour ce qui est du candidat en question vous trouverez bien, en suivant la campagne en cours, qui souhaite conserver le système monarchique de la cinquième république et celui qui souhaite véritablement rendre au peuple sa souveraineté.
Que naisse la république des consciences.
Erik Gruchet