Si le juteux crédit d’impôt supplémentaire est la motivation principale de votre attirance pour les fonds FTQ et CSN, lisez ce qui suit.
Connaissant mon opinion sur le fonds FTQ, le 13 janvier dernier Patrick McQuilken, conseiller principal aux relations de presse et aux communications m’a contacté sur mon fil Twitter. Il m’a fourni les rendements du fonds SANS le crédit d’impôt (Vous savez, celui qu’on se paye avec nos taxes). Je suis toujours curieux de constater l’ampleur de la valeur ajoutée d’un instrument financier.
Bref, quelle est la capacité du fonds FTQ à AUTOGÉNÉRER de la richesse?
Sur 5 ans, le fonds FTQ a généré 1,3% et sur 10 ans; 1,1% ANNUELLEMENT. Pas de quoi fouetter un chat avec un 2 par 4, n’est-ce pas? Mais, soyons honnête la dernière décennie a été une des plus difficiles depuis les années 1930.
Évidemment 30% de retour d’impôt supplémentaire ce n’est pas négligeable. Même les plus réfractaires à cette centrale syndicale sont tentés par ce beau nanane. J’ai déjà dit et écrit maintes fois, que je trouve très justifié pour un jeune couple d’y cotiser son REER pendant 3-4 ans pour ensuite faire appel au programme RAP. On peut donc, conserver le précieux crédit d’impôt ET se servir de l’accumulation comme mise de fonds pour l’achat d’une première maison. Je considère que c’est une bonne affaire à l’approche de la retraite que de remplir son bas de laine ainsi. ET entre les deux? Est-ce qu’on doit accumuler des REER dans des fonds du genre? NON.
D’abord, parce que les règles de rachat sont trop restrictives. La vie est remplie d’incertitudes. Enfermé à triple tours dans ce type de fonds, vous en mangerez du Kraft Dinner avant de les voir ouvrir VOTRE coffre. Et ensuite, à long terme c’est franchement décevant comme rendement.
À part le formidable retour d’impôt, pourquoi investir dans un fonds de travailleurs?
Voici les principales bonnes raisons: Pour encourager de jeunes entrepreneurs, des idées novatrices, soutenir des emplois et sauver des entreprises en difficulté, favoriser le développement régional… etc. Mais si au lieu de chercher les fonds les plus «subventionnés» nous cherchions les fonds investis dans les projets les plus rentables, les entreprises les mieux gérées et les sociétés affichant la plus belle croissance? J’ai fait l’exercice.
Comme l’avantage «subvention» du fonds FTQ est bien réel, j’ai replacé le 30% d’économie d’impôt dans ma mise de fonds annuel. Dans le graphique ici-bas, vous constatez que depuis 2002, j’ai investi 5000$ par année + 1500 (crédit supplémentaire). En dix ans, j’ai donc PAYÉ 50 000$, mais investi 65 000$. Le fonds FTQ m’a engendré une croissance de 4065$. C’est ce montant qui est la VÉRITABLE création de richesse du fonds. Je me retrouve donc en 2012 avec 69 065$ d’accumulation.
Voyez maintenant le résultat si j’investis mon 5000$ par année SANS subvention. Mes exigences: Encourager de jeunes et/ou petites et moyennes entreprises de chez nous, innovantes, BIEN gérées et offrant un bon potentiel de croissance. Attachez votre casque de construction avec de la broche…
En dix ans, j’ai placé 50 000$ dans le fonds Mawer Nouveau Canada. Ma croissance a été de 14,2% par année. J’ai fait 61 497$ de gain et mon REER vaut 111 497$. Soit 42 432$ de plus que le fonds FTQ subventionné. Un canyon de 61%.
Et si je veux un biais pro-Québec et cibler principalement les entreprises ayant un siège social dans la Belle Province, c’est aussi bon. Le fonds NEI Spécialité Actions géré par Christian Godin de Montrusco a rapporté 14 % annuellement depuis 10 ans et 15% depuis 15 ans! Mawer et NEI ne sont pas les seuls fonds du genre. Il s’en trouve même des plus payants. Certains comme le Front Street Croissance, Le Fiera Sceptre et le Norrep engrangent plus de 15% annuellement. Avec le site GlobeInvestor Gold, j’ai dénombré plus d’une cinquantaine qui font plus de 7,5% par année.
Vous voyez, il est très facile de dénicher des fonds TRÈS payants sans les menottes et les fers aux pieds d’un fonds «subventionnés» de centrales syndicales.