Il y a quelques jours, suite à la lecture de ce très bon article de Virgoblog, j'ai entamé une réflexion (ce qui, dans mon univers, se résume à un mal de crâne carabiné et des pertes de concentration pendant trois jours, le temps d'être capable de pondre un post, quoi) sur ma relation à cet étrange objet culturel qui, nous promet-on, envahira l'Europe d'un instant à l'autre : j'ai nommé la K-Pop. Ou Kpop. Ou kpop (franchement, je sais plus). Alias des post-adolescentes coréennes habillées comme Sailor Moon et chantant du sous-Spice Girls, comme on pourrait le résumer si, comme moi, on était de mauvaise foi...
Le principal problème que j'ai avec la K-Pop (
Le summum de l'insupportable ayant été atteint l'été dernier avec ça :
... charmante ritournelle qui après des heures et des heures de chorégraphies et de montage est devenue ça :
Oui, j'ai subi, plus que de raison puisque pas concerné du tout, le douloureux accouchement de cette dernière vidéo, dans la mesure où le montage, réalisé chez moi, m'a amené à l'entendre environ 100 fois en un week-end (les fans de K-Pop ADORANT faire des vidéos-hommages et autres cover versions de leurs chansons préférées) (oui, un peu comme s'ils avaient 12 ans) (du coup, c'est devenu, en quelque sorte, mon tube de l'été involontaire,
Ce qui est bizarre, c'est que je DEVRAIS aimer ça. Après tout, j'ai bien aimé les Spice Girls, alors que c'était un produit pop de merde conçu sur casting, de manière marketée, composé de filles qui n'auraient jamais foutu les pieds dans un studio ou mené de projet musical à terme sans l'intervention des gars qui les ont réunies, tout ça pour nous vendre du Pepsi et un message néo-féministe foireux... Mais là, ça m'insupporte. Peut-être parce que j'ai grandi. Peut-être parce que les chansons sont bêtement laides et répétitives. Ou bien est-ce simplement l'hystérie incroyable qui entoure ces "groupes" qui me consterne...
Car je le martèle sans cesse dès qu'on essaye d'argumenter en faveur des groupes de K-Pop en ma présence : c'est de la daube, c'est grotesque, cela se voit, exactement comme la Tecktonik, les Tokio Hotel ou Justin Bieber. Dans trois ans, vous aurez tous honte de retrouver le CD au fond d'un de vos placards, et pourtant c'est prévisible dès aujourd'hui, tant les ficelles sont grosses. Du coup, je ne comprends pas pourquoi il y a emballement et développement d'énormes fan base, autour de ce genre de produits musicaux clairement périssables.
D'ailleurs, en termes de ventes, ça se traduit comment, ces "phénomènes de société" ? A part la centaine d'adolescentes hystériques qu'on croise devant un Virgin Megastore dans les séquences gag du Petit Journal de Canal Plus, il est où le phénomène ? Elles sont où les ventes ? Les diffusions radio ? Les tubes qui dépassent la sphère des fans ? Encore une fois, j'ai du mal à comprendre pourquoi on entend tant parler de ces chansons alors que je ne connais que quatre ou cinq personnes, en tout et pour tout dans la vraie vie, qui les écoutent... L'emballement médiatique est d'autant plus agaçant.
Alors ouais, je vois bien que les filles sont jeunes et fraîches, un peu comme Britney à ses débuts, et que tout cela est visuellement très réussi, très pro, très pop, très acidulé, et over-pédé. Je sais bien que ça devrait me plaire. Que c'est dans la même veine que des Britney, des Sugababes ou des Cheryl Cole, que j'ai le mauvais goût d'apprécier depuis longtemps. Mais voila, la K-Pop, je trouve que ça n'a pas d'âme. Que ça n'a pas d'histoire, pas d'aspérités, pas d'incarnation. Que les filles sont interchangeables, sans identité (pas seulement parce qu'elles sont asiatiques et que, même si c'est moche à dire, du point de vue occidental une coréenne de 19 ans en mini-short ressemble quand même beaucoup à une autre coréenne de 19 ans en mini-short). Qu'elles sont trop nombreuses (je parie que les Girls Generation ne sont pas 9 mais en réalité 18, et qu'elles se relaient sur les plateaux et les scènes pour ne pas trop se fatiguer). Que les mélodies sont à chier et que, même pour de la pop "pourrie" et dénigrée par la méchante critique mais sauvée par le gentil public, c'est un problème. Que ce retour culturel à des girls band et boys band , dont on croyait s'être débarrassés au tournant de l'an 2000 et qui ne font rien pour cacher qu'ils sont complètement artificiels a quelque chose d'inquiétant...
Bref, j'aime pas la K-Pop.